Le plan et autres… de la représentation aux pratiques, il peut y avoir un monde. Le Plan : sortons des représentations Mon attention a été attirée par un nouveau débat à propos de la « renaissance du plan et de la prospective ». Entre l’incantation (Clément Beaune) et le rejet catégorique (Pierre Silberzahn : « Tous aux abris, le plan est de retour »), on semble bien loin cependant d’une discussion de fond. Plan et prospective sont en effet des outils, bien plus que des mythes, ou des fins en soi. En fait, ce qui s’oppose ici, ce sont uniquement des représentations sociales : celle d’un plan mythique, - qu’on veut relier à l’histoire glorieuse de la reconstruction et de l’interventionnisme keynésien -, et à un Etat « visionnaire », et celle d’un Etat tentaculaire, présomptueux et incapable de faire mieux que le marché…jusqu’à considérer que le Plan (comme la prospective) était : « une malédiction française » (P...
La fin de l’administration prospective ? Avant propos L’administration prospective (et le SAEI au sein duquel nous avons, jeunes, été recrutés, il faut le croire, nous a profondément marqués. Bien qu’embauchés pour des motifs et avec des profils différents, nous avons vite été imprégnés de cette « différence » qui faisait de nous une entité à part. Autant l’administration traditionnelle était encore par bien des aspects « courtelinesque » nous vivions dans une structure moderne, fort jeune, pluridisciplinaire, et, petit détail non secondaire, un bâtiment alors moderne qui nous était dédié. Qui plus est son rôle était singulier, mêlant expertise, formation, et, avouons-le une certaine forme d’enthousiasme que l’on ne trouvait guère ailleurs. Pour la plupart d’entre nous, on aurait pu parler de « distinction », au sens où Bourdieu parle de cette « forme de culture désintéressée ». La notion de mission prenait là toute sa dimension,...
Les trente dernières années nous livrent une image frappante. Parmi nos voisins tous maintiennent le niveau de trafic du fret ferroviaire - ce qui coïncide souvent avec un recul en part de marché -. Mais l’Allemagne progresse fortement quand le fret français par rail recule dramatiquement. Une telle évolution mérite sans doute qu’on l’analyse. Pourquoi, alors que tous ont connu le même choc pétrolier, et les mêmes grandes crises, pourquoi donc, pendant les cinquante dernières années, seule la France connait une telle régression, et pourquoi cette inflexion visible au début des années 2000. Si l’évolution des premières décennies peut être reliée au modèle électronucléaire français, et à la faiblesse relative de ses ports, ce qui se passe ensuite relève d’une autre logique. Désindustrialisation ? Sans doute, les firmes françaises, plus que d’autres préférant favoriser les « maillons immatériels des chaînes de valeur », et encore maladroitement, en négligeant sans ...