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Affichage des articles associés au libellé politique

Les trois plaies politiques…

Les trois plaies politiques… Durant les deux dernières décennies, on peut être frappé par l’apparition, sur le plan politique, de logiques nouvelles. • La première qui fut l’œuvre principale de Nicolas Sarkozy consiste à utiliser le ressort principal de ce que j’ai appelé la rationalité émotionnelle . Il s’agit en fait de créer ou de provoquer une émotion à la suite de laquelle on prend à témoin le citoyen pour l’emmener dans un sens déterminé, qui n’implique pas d’ailleurs forcément un plan d’action, mais  convainc de la légitimité des actions suggérées. Un exemple emblématique concerne le transport routier lorsque le président d’alors demanda s’il était normal que les poids lourds étrangers traversent  (en transit) le pays alors que nos voisins l’interdisent (ce qui est bien entendu faux).  Le drame, outre cette « dérationalisation » et cette sortie du monde réel, c’est que ces méthodes n’aboutissent strictement à rien : aucune politique, aucun plan d’action ne parvient à y su

#Ukraine, #pétrole et #transport routier

Contexte : pétrole et social La guerre menée par la Russie en Ukraine combinée à une période de hausse tendancielle du prix du pétrole a poussé, de manière brutale,  le prix des carburants vers le haut.  Ainsi, pour la semaine commençant le 14 mars,  le prix HT du gazole livré en cuve a augmenté de 62% en un an, mais surtout de plus de 43 % depuis la dernière semaine de décembre. L’augmentation en 2022 se monte déjà à près de 60 centimes au litre ! A cette évolution brutale, s’ajoute l’effet des accords salariaux de février 2022. Selon le Comité National Routier : «  L’incidence spécifique sur le coût de revient hors gazole des poids lourds s’élèvera à + 4,1 % en Longue distance ensemble articulé, à + 4,7 % en Régional ensemble articulé et + 5,2 % en Régional porteurs. » Il est donc simple de calculer, au cours actuel du gazole, que les prix de revient augmenteront sensiblement et brutalement, les deux postes du carburant et des dépenses de personnel représentant sensiblement autour de

#Corse : Dans le même pot

  C’est donc acquis. Au produit prévisible d’une imprévision coupable relative au dossier maritime, et au risque - fort - de devoir encore faire face à des condamnations, l’exécutif corse et   le gouvernement français ont choisi de répondre par du théâtre. Estimant ne pas être écouté depuis des années, la majorité territoriale a ajouté au « pot » la dette de plus de 90 millions de la Collectivité envers Corsica Ferries, pour revendiquer une approche globale. Ce à quoi l’exécutif national répond, si ce n’est par le mépris, du moins, par un silence mâtiné de juridisme.   Il est vrai qu’en période pré-électorale nationale dont la vacuité politique semble durable reste le théâtre, malheureux et coûteux théâtre ! Je rêvais d’une intelligente conciliation et d’une révision des postures sur la question maritime, je me retrouve avec les prisonniers corses, le foncier, l’autonomie et toutes les autres questions qui fâchent, sentant bien, au fond que la liste déposée au père Noël, pour symboliq

La réforme de l’Etat… dans la lignée de Giscard ?

  La réforme de l’Etat… dans la lignée de Giscard ? Les réformes prennent souvent un sens quand on les observe dans la durée… après la communication, la pratique.  Les lignes d’action des gouvernements Macron - et je mets de côté les erreurs, les maladresses, ou les décisions provoquées par des évènements extérieurs - me semble s’emboiter parfaitement dans une logique, celle qui fût celle de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Et je ne fais pas référence ici aux discours, encore que certaines similitudes existent, mais aux faits.A quelques faits intéressant la gestion publique.  Le flou de la réforme  Entre la suppression/réforme de l’ENA et celle de la haute fonction publique, avec une volonté affirmée de singer des critères de gestion et d’évaluation du privé, il semble bien que va s’approfondir une évolution très sensible de l’administration française.   Bien entendu, en l’absence de clarté des objectifs réels et de critique de l’appareil d’Etat et des pratiques des go

Le brouhaha scientifique : La science, la médecine et nous.

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J’avais exprimé mon étonnement devant la violence des attaques contre le Professeur Raoult, et l’obstination de certains à opposer ce qu’ils appellent la science, aux vertus de l’observation et du soin.   En clair ce que nous disent certains médecins, c’est que face à un péril nouveau, il faut observer, tenter de comprendre et soigner au mieux, c’est à dire rétro-agir en fonction de ce qu’on observe et apprend (de sa pratique et de celle des autres).   A l’opposé, certains  chercheurs nous vantent les mérites des tests dits randomisés permettant de comparer l’effet d’un traitement, à... pas grand chose parce qu’il n’existe pas de traitement connu.  A partir de là, on oppose au « ça marche » des médecins, au « c’est pas prouvé » des prétendus chercheurs.  C’est un peu si, en économie, on avait dit au gouvernements : « Ah ! Non ! Vous ne pouvez tenter d’endiguer la crise (de forme nouvelle et inconnue) sans avoir testé votre politique contre un placebo fait de bonnes paroles, su

#Transports, SUV, #Poids_Lourds : Faire de la morale sans action positive ne peut que créer du ressentiment

Comment dire : j’ai une sorte de malaise face aux injonctions stigmatisantes visant un jour les poids lourds, un autre les SUV, demain les pauvres qui « profitent » de transferts sociaux, etc.. La réalité c’est que tout cela relève de processus simples consistant à marquer le discours politique de dogmes moraux, de tenter d’opposer à certaines pratiques sociales une idéologie de la réprobation bien vite suppléée par une proposition fiscale. La morale devient l’auxiliaire de la politique fiscale. Reste l’efficacité économique ou écologique de tout celà. J’ai du mal à penser que la stigmatisation des poids lourds change d’un iota la répartition modale. Dans toute stigmatisation, à fortiori prolongée par une nouvelle taxation, il y a nécessairement outre à travers une culpabilisation et une fiscalité alourdie, des effets que je crois assez peu évalués, directs et indirects. On ferait bien de les explorer ! Mais passons. Pour revenir au seul transport terrestre de marchandise

Que faire de la #SNCF ?

"Que faire de la #SNCF ?" C'est sous ce titre qu'il y a un an (mille excuses je n'avais pas vu le livre avant), que Pierre Messulam   @ PierreMessulam     et François Regniault, l'un cheminot et l'autre ancien cheminot, ont écrit un petit livre sur la SNCF. ( Voir me livre sur le site de l'éditeur ) Que dire d'emblée ?  Le bouquin est agréable à lire, un tantinet guilleret, et somme toute assez cheminot. Pas cheminot à l'ancienne, mais cheminot moderniste.   On sent, comme le disent les auteurs, qu'ils "croient au train". Un vrai train de service public, convaincus qu'ils sont - comme certains de leurs ancêtres du XIXème et XXème siècles - que la spécificité du rail (son capital fixe à longue durée de vie) l'empêche à tout jamais de pouvoir payer son infrastructure. Il est vrai que le rail en devant assumer une dette astronomique et la nécessité de rénover et entretenir un réseau un peu trop délaissé supporte l'in

#Sncf : je ne sais rien de la panne mais je connais le coupable

J'adore l'indignation.  Avoir une panne, et avoir du mal à en trouver l'origine, et qui plus est avoir le mauvais goût de l'avoir lors de départs en vacances, c'est, ne trouvez-vous pas, le comble du mauvais goût. Il faut donc diligenter des rapports - plusieurs c'est mieux -, s'engager à ce que les pannes ne se renouvellent plus, et naturellement dénoncer cette gestion (forcément précédente) qui a laissé la panne s'immiscer.  Car la panne est toujours politique.  Tiens, imaginez un rat décidant de se ronger quelques fils de la SNCF, et tant qu'à faire ceux d'un poste de contrôle. C'est bien entendu le scandale absolu ! Et si un demeuré a mal vérifié l'isolation d'un autre fil, j'imagine que ça ne peut-être que de la faute de ces ânes de politiques et de leurs choix douteux. On critique rarement, et mollement si on le fait, les projets discutables, ou tout bonnement très couteux et largement illusoires, mais qu'une panne

Les #Conflits sociaux et le : #Jacobinisme à géométrie variable

Qu'y-a-t-il de commun entre la contestation sociale du projet de loi "travail, la question européenne,  et les discussions - semble-t-il enlisées - entre la Corse et le Gouvernement ?  Une question simple : "quel est le meilleur niveau pour établir des règles communes ?" ; ce qui impose, bien sûr de le justifier.  Qu'est-ce qui fait, qu'un même gouvernement refuse à la Corse de pouvoir déroger à un certain nombre de règles nationales, et qu'il veuille instaurer  l'inversion des normes en matière sociale ? Qu'est-ce qui fait qu'on s'attache au jacobinisme institutionnel - de manière différentielle d'ailleurs, en acceptant les spécificités Lorraine et Alsacienne  par exemple - et qu'on lâche sur la régulation sociale  nationale par branches ?   Qu'est-ce qui fait qu'on progresse si peu sur la voie de l'harmonisation de certaines règles (fiscales, sociales...) en Europe ?  Comment peut-on faire si, selon les suje