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Affichage des articles associés au libellé Infrastructures

L’éclairage des choix, gage de démocratie

  L’éclairage des choix, gage de démocratie Ce petit texte est né d’un constat amer. Nous avions inspiré une disposition législative et règlementaire essentielle pour généraliser l’évaluation « avant-après » des grands projets d’infrastructures de transport au début des années 1980. Ce dispositif nous semble aujourd’hui bien malmené, parfois même « oublié », dans un contexte global où la transparence et le pluralisme des analyses ne progresse plus, voire régresse. Et pourtant les textes normatifs se sont accumulés, complexifiés, et ont étendu leur champ d’application et le nombre de critères d’évaluation. Tout ça pour ça ?  Il serait temps de s’en soucier…   Une idée simple Comment les décisions publiques - concentrons nous sur celles qui ont une influence et un coût élevés - sont-elles prises ? Quelles soient le fait des élus, ou d’un exécutif, Européen, National ou territorial, il est légitime que le citoyen s’interroge. Pour comprendre, pour juger. Une certaine logique voudr

#Transport #Routier : Pour quelques millions €

#Transport #Routier : Pour quelques millions €  J’avoue ne pas comprendre. Comment et pourquoi un ministère - ne personnalisons pas - peut s’obstiner à chercher moins de 500 millions d’€  de ressources nouvelles (par ailleurs bien insuffisantes) pour financer des infrastructures, alors que la seule TICPE s’est alourdie de 2,3 milliards en 2018 ?  L’idée est d’autant plus curieuse que le secteur du transport routier - à qui l’on réclame ce surplus de taxe (ils disent baisse de ristourne) - n’a pas réussi en 2018 à répercuter dans ses prix l’évolution de ses coûts.  Un ami a évoqué une idée : la taxation des routiers serait symboliquement celle des « méchants », et un signe positif envoyé aux gentils « environnementalistes ». Il désigne ainsi les faux écolos prompts à se féliciter des mesures punitives exemptes de conséquences structurelles positives.  C’est hélas probablement vrai. Un petit coup de bourre-pif aux routiers remonte sans doute le moral d’une partie de l’élec

#Infrastructures de #transports : avons nous assisté à un mirage ou à un enfumage en 2018 ?

Infrastructures de transports : avons nous assisté à un mirage ou à un enfumage en 2018 ?   L’an passé, à peu près à la même date, on nous annonçait une hausse significative des investissements publics de transport, contrastant avec le passé récent. L’augmentation avancée pouvait faire rêver les naïfs, et douter les autres. La sortie cette semaine des Comptes des transports de la Nation pour 2018 vient utilement (re)dresser le tableau complaisant  livré à l’automne dernier. Commençons par les constats fiscaux . Les recettes publiques tirées des transports ont augmenté : 2,3 milliards € de plus sont tirés de la TICPE (carburants), bénéficiant largement à l’Etat qui capte 18,6 des 32,8 milliards prélevés. En outre les recettes fiscales tirées par ailleurs de la route sont stables à hauteur de 6,8 milliards (contre 0,4 pour le rail et 3,6 pour l’aérien). La recherche de recettes supplémentaires doublée d’un discours d’équité fiscale risque de mal passer. Venons en aux i

#Transports #infrastructures Du #Lyon-Turin, de l’opportunisme, et du programme sans programmation

Du Lyon-Turin, de l’opportunisme, et du programme sans programmation La question de la liaison Lyon-Turin est symptomatique, doublement ! En premier lieu elle met en scène une parfaite indécision, à mon avis tactique.  L’objectif du gouvernement français est semble-t-il de laisser le gouvernement italien prendre la responsabilité annoncer l’abandon (au moins provisoire) du projet («  il faut être 2 pour faire ce tunnel  », E. Borne, RMC). La recherche d’un bénéfice politique est trop évidente ; on gagnerait sur l’ensemble des tableaux : absence de mise en cause possible par le lobby et les élus locaux favorables au projet, stigmatisation des italiens – actuellement mal vus -, satisfaction des opposants au Lyon-Turin, bénéfice d’annonces consécutives visant à décharger les vallées alpines du trafic routier. Il reste que le gouvernement italien demeure prudent, et a choisi de passer par une étude pour annoncer sa décision, au risque de braquer le mouvement NO-TAV (anti-Lyon Turin) q

#Grands_projets #Transport : on paie le prix d'un mode d'évaluation défaillant.

Par souci démocratique sans doute, la concertation ou la consultation sur les grands projets d'infrastructures ou par exemple sur les marchés susceptibles de faire l'objet d'obligations de service public (test de marché), suit un certain nombre de règles précises et formalistes.  Pour autant, nous savons tous que nombre de projets contestés, ayant souvent reçu l'onction d'une Déclaration d'Utilité Publique, et franchi les différents obstacles des études et consultations publiques, demeurent contestés, et malheureusement contestables. Au surplus, pour la majorité des citoyens, l'ensemble du processus préalable à la décision publique est largement ignoré, et les arguments méconnus.  Les élus, de leur côté, s'en tiennent souvent aux rapports - théoriquement livrés par des experts - qui leur sont remis.  Nous connaissons le résultat, dont témoigne, si je puis dire, le déséquilibre financier de SNCF-Réseau, ou les incertitudes fortes sur la charge réelle

#Infrastructures : le Conseil d'orientation des infrastructures recommandera-t-il d'évaluer de manière pluraliste avant de décider ?

Une question serait posée au "Conseil d'orientation des infrastructures " : "quelles infrastructures de transport la France peut-elle se payer ?" C'est du moins la mission apparente de ce conseil, installé mardi 17 octobre par la Ministre des Transports à la demande du Président de la République. Un conseil formé d'élus  et d'experts (en l'espèce de seuls hauts fonctionnaires). Ceux qui rêvent d'évaluation pluraliste risquent d'en être pour leurs frais.  Théoriquement les propositions devraient - selon la Ministre - découler de l'analyse des besoins (sur quelle base ?) et (re)définir des priorités (selon quels critères ?).  On aura, c'est sûr, une sorte de classement mêlant des arguments économiques et financiers (taux de rentabilité ?), des options politiques et écologiques et des contraintes éventuelles liées aux contrats (PPP) voire aux traités.  Mais la question révèle deux choses.  La première est cette prise de cons

#Grands_Projets : Evaluer autrement pour sortir du fantasme

Sortir du fantasme des grands projets Les politiques aiment les grands projets, ceux qui semblent pouvoir marquer l’histoire. Mais autant un palais ou un monument peuvent passer à la postérité sans se voir opposer la question de leur utilité économique, ou du moins pas de manière radicale,   autant un grand projet d’infrastructure est censé avoir une rentabilité économique et sociale. Et du coup leur volonté néglige parfois un peu la qualité de l’évaluation socio-économique des grands projets. Plus ils fascinent, moins leur analyse semble rigoureuse. Au cours de ma vie professionnelle, j’ai été plusieurs fois confronté – soit dans des fonctions d’étude, soit dans celle de cabinet – à la passion qui entoure de grands projets d’infrastructure. Ceux qui n’ont pas connu le long feuilleton autour du canal Seine-Nord (qui a mobilisé un nombre considérable de grands noms politiques) découvrent aujourd’hui, incrédules, celui sur la liaison Lyon Turin. Mais il y a eu ou il y aura, le tunne

#infrastructures, #présidentielles : Qui a un plan ?

Les partisans des politiques de relance ou du soutien à la compétitivité des territoires nous parlent tous d’infrastructures, qu’il s’agisse de numérique, de routes, de rails, de ports/aéroports et de voies d’eau.   L’idée est que quand on dépense dans ces domaines, l’effet sur l’attractivité des territoires et la croissance est positif, sans compter les fameux effets induits liés à l’investissement consenti indépendamment de leur utilité propre. A vrai dire, les spécialistes des transports sont bien partagés face à ce regain d’intérêt par rapport à leur domaine de compétence. Jetée aux orties, la planification et les schémas directeurs ne renaissent ainsi qu’en rêve de leurs cendres. Car en la matière la réalité n’est généralement pas bien rationnelle. En pratique imaginez une sorte de conteneurs à projets (plus ou moins avancés, et promus par tel ou tel opérateur, constructeur ou lobby). Des piles de projets. Eh bien, fidèles au « garbage can model » (la poubelle) on y vien