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Affichage des articles associés au libellé carburants
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Carburants : la vente à perte : quand les amateurs s’essaient à la démagogie Le gouvernement, en appelant à une vente à perte des carburants semble viser pour l’essentiel la grande distribution et les réseaux propres des majors pétrolières.  Cette annonce visant à s’exonérer du caractère impératif de l’Article L442-5 du code de Commerce, conduit à s’interroger sur le raisonnement des pouvoirs publics, et en particulier sur l’évaluation économique et sociale d’une telle mesure - si elle était appliquée -. En effet, ce qui semble visé, ce sont les «  revendeurs  » de carburants. Or, ils ne sont donc nullement responsables des cotations du pétrole - faiblement en cause actuellement - et des marges de raffinage dont les niveaux et les variations sont exceptionnels.  On aurait pu penser que les responsables politiques s’intéresseraient à la formation des prix plutôt que d’en appeler de manière démagogique aux seuls distributeurs, d’autant qu’au surplus leurs marges de manoeuvre ne sont pas

Economie : Corse et guerre en Ukraine

  Les conséquences des suites de la guerre en Ukraine et la Corse Comme tout guerre d’importance, celle qui se déroule sur le sol ukrainien entraîne des conséquences économiques fortes, en partie liées aux sanctions économiques, et aux conditions particulières dans lesquelles elles interviennent. Nous sommes en effet depuis plusieurs mois dans un mouvement haussier des prix du pétrole et du gaz et d’une manière générale des matières premières. C’est donc une amplification qu’il faut attendre, et à un niveau assez haut. Le niveau actuel des prix du pétrole est proche de celui de 2008 et des années 2010-2013, et risque donc de le dépasser.  Mais la guerre touchera aussi les marchés céréaliers par exemple, ou celle de l’huile alimentaire.  Une augmentation de ce type - dont nous avons eu plusieurs exemples dans l‘histoire - a directement deux effets. L’un est direct : la hausse des prix intérieurs, l’autre indirect : la baisse de la demande des ménages, et des difficultés éventuelles

#Corse, #carburants : ne pas tout mélanger

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Carburants, Corse : ne pas tout mélanger !   Trente centimes de plus au litre en 1 an   Le niveau des prix du Gazole (B7) en France a progressé en une année d’environ 30 centimes €  hors tva. Une augmentation liée à celle des cotations sur la marché d’un petit peu moins de 80 %. Les taxes fixes (accises) de ce point de vue masquent une hausse majeure du prix de la ressource.  Ces 30 centimes se retrouvent à peu près partout, dans toutes les stations services ou à la cuve pour les transporteurs par exemple. Les ordres de grandeur sont comparables pour l’essence.  Cette augmentation frappe particulièrement les ménages les plus pauvres, et singulièrement ceux qui sont captifs de leur automobile, ce à quoi s’ajoute l’augmentation générale des prix de l’énergie et des matières premières importées.  Pour autant, il faut se souvenir que le prix hors taxes et accises au sein de l’UE du gazole était à des niveaux comparables il y a 10 ans, date de l’étude « Vialtis » commanditée par l’exécutif

A la recherche du surcoût du carburant en Corse

  A la recherche du surcoût du carburant en Corse Le prix du carburant est constitué de trois éléments. Le prix de la matière (Essence, Gazole..), le coût de la distribution, et enfin les taxes (accises et TVA ou assimilé).  La comparaison entre les prix payés par le consommateur doit donc les prendre en compte.  En Corse par exemple, la distribution, ou du moins ce qu’on met sous cette rubrique, représente plus de 78 % du coût de la matière première, contre autour de 28 % en moyenne en France, 24 % en Guadeloupe ou encore 47 % à la Réunion.  Et pour cause. Non seulement les réseaux n’ont pas le même coût (réglementé en outre mer) : plus de 22 % du prix de vente TTC en Corse, contre moins de 15 en Guadeloupe, presque 20 à la Réunion, et 9 % en moyenne en France. Mais tout ceci dépend aussi du coût de la matière première qui est très élevé aux Antilles avec un coût de sortie de raffinerie de près de 80 € quand le prix international du Gazole tourne autour de 45 €.  En fait, ce q

#Carburants, #Corse : un rapport (ou deux) pour rien ?

  Corse Carburants un rapport pour rien ? L’Assemblée de Corse s’apprête à discuter et peut-être à voter un texte sur la question des carburants.  Auditionné par l’Autorité de Concurrence sur les dossiers « transport » j’avais exposé les questions auxquelles mes calculs n’avaient pas permis de répondre. Le rapport de l’Autorité n’a hélas pas répondu à toutes mes attentes. En effet, si dans l’ensemble les constats de l’Autorité vont dans le même sens que les miens, et ont pu préciser certains aspects, il manque toujours des informations essentielles pour comprendre le coût plus élevé du carburant en Corse, et surtout sa répartition. Pour ne prendre qu’un exemple, on peut estimer (assez grossièrement hélas) le prix d’achat par les grossistes  de chacun des carburants distribués en station par les réseaux, et donc le comparer au prix dit « Rotterdam » repris pas l’UFIP (Union Française des Compagnies Pétrolières).  Publier ces chiffres et les expliquer serait un premier pas. Comment en ef

Corse, carburants, toujours dans le brouillard ?

  Corse, carburants, toujours dans le brouillard ?    La question des carburants est revenue au premier plan, au détour de la présentation d’un rapport de l’exécutif devant l’Assemblée de Corse (rapport 2012/O1/164). Une question revenue sur le devant de la scène avec la crise des gilets jaunes, après un demi-sommeil de 7 ou 8 ans.    Un hors d’œuvre un peu fade    Les raisons en sont simples et connues désormais de tous. Les carburants sont chers en Corse… singulièrement par rapport aux Bouches du Rhône, et l’écart semblait bien se creuser. Alors on a cherché. Un mélange de « pourquoi » et de concours Lépine pour trouver une solution.  On attendait donc avec impatience ou à tout le moins intérêt le rapport de l’exécutif, consécutif à celui de l’Autorité de Concurrence, qui, hélas, n’a pas épuisé le sujet tout en faisant des constats forts. Mais voilà, comme on n’a pas eu de révélations sur le  pourquoi , les solutions devront attendre… qu’on approfondisse, ce qu’on ne semble pouvoir f

#Corse #Carburants Des actes

Une nouvelle fois le débat s’est engagé sur les prix du carburant en Corse. On se rappelle que ceux-ci sont supérieurs à ceux pratiqués en France continentale, bien que la TVA soit moindre en Corse (13% au lieu de 20 %). L’écart, entre les deux marges hors taxes sur le gazole est « en moyenne » de l’ordre de 11 centimes à 16 centimes selon les micro-régions. Nous disions 13 en moyenne dans un précédent papier. On n’en finit plus depuis septembre 2018 de discuter - sans chiffres complets et sans les détails indispensables - de ce fameux écart. Si le surcoût « avéré » peut être par excès évalué à 6 ou 7 centimes, il en reste au bas mot presque autant à expliquer.... sans que les réponses ne soient convaincantes. Entendons-nous. Il n’est pas anormal que les marges moyennes varient d’un lieu à un autre, d’un pays à l’autre. Celles de Belgique, réglementées, sont plus faibles qu’en France ou en Allemagne. Mais les écarts sont ici et là modérés... On attend l’oracle Désormais on attend comm

#Corse #Carburants : « L’impôt sur l’infortune »

Tout commence donc, il y a environ un an avec la flambée du prix des carburants. Un mouvement différent de celui, général, des gilets jaunes.  Alors que sur le continent les plus fragiles se révoltent contre la concomitance de la hausse du baril et d’une augmentation prévue des taxes, en Corse, le doigt est pointé en direction d’une singularité :  bien que bénéficiant d’une fiscalité moins lourde, la Corse paie régulièrement son carburant plus cher que sur le continent, et cette écart tend à augmenter : un « impôt sur l’infortune ». Depuis se sont succédés diverses explications, une étude commanditée par la Collectivité territoriale de Corse, et des enquêtes de la part de l’Etat. Quand je dis depuis, c’est bien sur sans compter les publications précédentes (Adec, IGF, etc..).  Autant dire que nous devrions y voir plus clair... Eh bien non ! Et ce pour diverses raisons.  - La première tient tout simplement à l’absence de transparence sur le coût des différents maillons de

#Corse #Carburant : ne pas négliger le contexte

#Corse #Carburant : ne pas négliger le contexte La Corse se trouve être au cœur d’un mouvement général  (mondial) de restructuration de la distribution pétrolière. Pratiquement organisée autour de trois pôles (majors, « indépendants»,  grande distribution{GMS}) la distribution de carburants a connu une mutation majeure ces vingt dernières années dans un contexte de stagnation voire de baisse des volumes consommés dans les pays développés.  De manière globale ce fût la forte croissance des GMS, le recentrage des « majors » sur l’amont, la baisse du nombre de stations, et le rachat d’une part des réseaux des majors par les « indépendants ». Une occasion aussi pour ces derniers de prendre des positions de force sur certains marchés dont les majors se désintéressent. Or c’est un fait que les majors et a fortiori les GMS ont des politiques de marges de distribution plus faibles que les « indépendants ». L’apparition de nouveaux acteurs ou leur renforcement se traduit donc par

#Corse, #carburants : la #transparence nécessaire

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Corse, carburants : la transparence nécessaire  La question du prix des carburants en Corse est posée régulièrement. Elle l’a été il y a près de 20 ans - en débouchant sur une condamnation des acteurs de la distribution de détail - et elle l’est à nouveau depuis une année environ.  L’aspect insulaire des choses est bien entendu non seulement mis en avant (après tout le marché est effectivement insulaire et de petite taille), mais de mon point de vue exagéré.  S’il est vrai que la moindre taxation des carburants dans l’île était censée compenser le surcoût de l’insularité, force est de constater que personne n’est parvenu à « expliquer» parfaitement l’actuel surcoût de la Corse par ses particularités. Ni le surcoût de transport en amont, ni le supplément de coût de stockage, ni la taille moyenne des stations service n’expliquent une marge apparente largement supérieure à celle relevée en moyenne en Europe, ou dans dans les Dom-Tom. Reprenons les choses simplement. Le

Le Pétrole, les #prix des #carburants et la #Corse… suite

D'une part les résidents sont effectivement à l'origine d'une part essentielle des consommations de carburant dans l'île, même si 700 000 véhicules extérieurs s'y rendent chaque année, et si les touristes en louent quelque milliers. Ils génèrent aussi, par leurs importations, les consommations de carburants des navires transportant le fret. Les choix d'alors, d'imputer les émissions de CO2 comme les coûts au prorata des recettes (ce qui est avantageux pour le Fret), est probablement contestable. Si effectivement l'essentiel de la DSP maritime consiste à acheminer le fret importé (le ratio Import/export est de l'ordre de 16 %), il faudrait lui imputer l'essentiel des consommations de 200 traversées par mois. Un montant qui représente sans doute entre 1/3 et 1/4 de ce qu'on consomme comme carburants dans l'île. Au total, dans une étude sur la  vulnérabilité de l'économie corse à un choc pétrolier  (elle aussi commandée par la CTC) à l

Comment se fait-il que le #gazole soit plus cher en #Corse que sur le continent ?

Comment se fait-il que le gazole soit plus cher en Corse que sur le continent ? Commençons par deux questions fréquentes. Il n’ y a pas de pompes de la Grande distribution (GMS)… Vrai, mais en Corse on est 10c/litre plus cher que dans les pompes traditionnelles du continent. On a aussi des surcoûts liés à l’insularité rétorque-t-on !    Vrai aussi ! Mais ces fameux surcoûts (transport maritime et dépôt pétrolier de Corse) ne représentent  que 4,4 centimes €, alors que la Corse paie moins de TICPE et dispose d’un taux de TVA moindre (13% contre 20%). Et cet avantage compense largement ce surcoût, puisqu’il représente  environs 7,5 c€/l de gazole . On devrait donc sur cette base payer moins cher que sur le continent. Or on paie plus cher Alors que reste-t-il ? Eh bien une marge totale de distribution (hormis les surcoûts) qui représente plus de  18,3 c€/l  (et peut-être plus de  26,3c/l  en intégrant la partie hors de Corse) contre moins de 16 sur le continent et moins de