Le Moci : Logistique : lancement décevant pour l'autoroute de la mer

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Logistique : lancement décevant pour l'autoroute de la mer

Article du MOCI :
"C’est la première rotation du Norman-Bridge entre Saint-Nazaire (France) et Gijón (Espagne). Une ligne exploitée par les armateurs français Louis Dreyfus et italien Grimaldi, avec un navire long de 180 mètres, qui peut transporter 120 camions ou 150 remorques et leurs chauffeurs. Durée de la traversée : 14 heures, soit six heures de moins que le même trajet effectué par la route, grâce à une vitesse commerciale de vingt nœuds. Un voyage facturé 450 euros par camions. L'objectif est de décongestionner les réseaux routiers et polluer moins.

Mais voilà, le bateau sera pratiquement vide de camion pour l’inauguration de cet évènement : une dizaine de véhicules, même pas 6 % de la capacité du navire. L’inauguration par le ministre des Transports a été reportée de deux jours. Il s’agit pourtant du projet phare du Grenelle de l’environnement. L’ambition était de détourner d’ici cinq ans quelque 100 000 poids-lourds (35 000 au début) par an de cet axe routier Nord-Sud si encombré.

Pourquoi si peu d’affluence, si peu de transporteurs routiers au rendez-vous ? Première raison : il s’agit d’une liaison longue (800 km) alors que 80 % du trafic routier concerne du cabotage, autrement dit des trajets courts, inférieurs à 150 km. Deuxième critique formulée par la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), le nombre insuffisant des rotations. Enfin, l’autoroute de la mer coûte cher. Cette seule liaison France-Espagne est financée à hauteur de 34 millions d’euros par les Etats (15 millions chacun pour l’Espagne et la France) et par l’Union européenne (4 millions). Et encore cette somme ne couvre-t-elle que le tiers du coût d’exploitation de la ligne. Et pour quatre ans seulement.

Les pouvoirs publics couperont le robinet à compter de 2015. Armateurs et routiers devront alors trouver eux-mêmes des solutions pour rentabiliser cette rotation. Les professionnels du transport et de la logistique estiment qu’il faudrait traiter 50 000 camions par an pour ne pas perdre d’argent."



Gilles Naudy

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