Après le Sernam.. Tatex ...ne mélangeons pas tout
La restructuration du marché est une nouvelle fois en marche... mais il convient de regarder les choses avec discernement.
L'annonce par Fedex et Tatex d'un possible achat de la firme française par l'intégrateur US est parfois rapprochée des restructurations récentes du marché de la messagerie en France (Mory, Sernam, après Ducros ou d'autres etc...) et mondiales (TNT-UPS par exemple). C'est un raccourci trop rapide, et d'une certaine manière une erreur
Il convient à mon sens, regarder les choses à un niveau plus global. En France, UPS était très en avance en termes de réseau sur Fedex qui n'avait pratiquement pas de réseau en France. En revanche, le réseau UPS existait bien et depuis longtemps, même si son rachat ancien de Prost ne coïncidait pas exactement avec son coeur de métier ! Le réseau de TNT en France est de son côté ancien et son chiffre d'affaires considérable. Mais UPS ne raisonne pas ici par rapport au marché français, mais aux marchés des différents ensembles régionaux du monde.
En ajoutant TNT à son escarcelle, UPS se dote de réseaux denses dans plusieurs zones du monde où l'entreprise pouvait souhaiter plus de densité. L'Europe bien sûr, mais aussi l'Océanie ou encore la Chine.
L'enjeu, au niveau mondial semble bien pour ceux qu'on appelle les intégrateurs (d'ailleurs pas tous intégrés de la même façon) de constituer des réseaux denses dans les zones à forte potentialité économique.
De ce point de vue, pour revenir au marché hexagonal, Fedex le ferait pour la France avec Tatex. Il faut donc s'attendre à d'autres initiatives ici et là en Europe, à l'instar de ce que la firme a fait en Inde il y à 18 mois avec AFL Pvt. Ltd.
Mais n'oublions jamais, aussi bien pour Fedex que pour UPS, l'importance relative du marché domestique US dans leurs comptes, et leur diversification sur ce marché sur le terrain de la messagerie traditionnelle au détriment des messagers traditionnels. Les intégrateurs, qu'on perçoit en Europe comme des acteurs centrés sur l'international et l'intraeuropéen express, sont là-bas des acteurs globaux du marché du colis et du groupage.
Aux USA Fedex est le n°1 du groupage devant YRC, Conway et UPS !! En revanche la domination des deux grands réseaux US sur le marché du paquet est presque totale, le n° 3 Purolator ne pesant que moins de 10 % de Fedex !
L'analyse du marché français et de ses restructurations doit à mon sens être réinséré dans le double contexte national et mondial ou européen. Concrètement, il me semble qu'il ne faut pas voir ce qui concerne le couple TNT-UPS et Fedex-Tatex du point de vue du marché de la messagerie… mais essentiellement de celui de la consolidation des réseaux traitant des paquets en express. la messagerie traditionnelle, au centre d'une crise réelle (après DHL-Ducros, Mory et Sernam), vit une restructuration qui résulte de 10 à 20 ans de crise latente. Les raisons en sont multiples. Mais la consolidation semblait nécessaire - et souhaitée par plusieurs acteurs - tout comme le retour à un réalisme tarifaire mis à mal par certains groupes en mal de parts de marché suffisantes pour atteindre leur point mort.
Nota 1: En ce qui concerne TATEX, pour être précis, l'entreprise se consacre au B2B (High Tech, textile, automobile, etc..) et traite des colis (19 millions/an) d'un poids relativement élevé (paquets et palettes jusqu'à 800 kg) .
Elle dispose d'un Hub central, de 6 huis régionaux et de 35 agences principales.
Nota 2 : j'ai présenté, peut-être de manière trop rapide dans mon papier sur le Sernam, la position des cadres de Calberson comme négative à l'égard d'un rapprochement avec Sernam en 1983. En fait, ce que je voulais dire est la chose suivante :
1. les pratiques, l'organisation, et la culture professionnelle du Sernam n'étaient pas perçues par les concurrents (dont ceux de Calberson) celles de "vrais messagers"
2. Lors réunions dites tripartites (Etat, Sncf, syndicats) sur l'avant SNCF de 1983. La Sncf expliquait que Calberson était un produit de l'histoire, BM (Bourgey-Montreuil) une entreprise témoin , et Sernam.. le portefeuille messagerie de la Sncf
3. Calberson à l'époque semblait vouloir se préserver des velléités de politique de groupe que pouvait avoir l'Etat pour la Sncf (que la Sncf ne voulait d'ailleurs pas). Il est probable et possible que les cadres de Calberson eussent bien aimé récupérer le portefeuille de Sernam, mais à mon sens pas forcément ses cheminots et l'ensemble de ses agences. D'autant que la "friture" créée par la commission Kahn et ses propositions surréalistes pouvaient faire craindre le pire à ceux qui ne savaient pas que le PS - et la technostructure du ministère des transports - désapprouvaient les thèses les plus controversées de la commission.
L'annonce par Fedex et Tatex d'un possible achat de la firme française par l'intégrateur US est parfois rapprochée des restructurations récentes du marché de la messagerie en France (Mory, Sernam, après Ducros ou d'autres etc...) et mondiales (TNT-UPS par exemple). C'est un raccourci trop rapide, et d'une certaine manière une erreur
Il convient à mon sens, regarder les choses à un niveau plus global. En France, UPS était très en avance en termes de réseau sur Fedex qui n'avait pratiquement pas de réseau en France. En revanche, le réseau UPS existait bien et depuis longtemps, même si son rachat ancien de Prost ne coïncidait pas exactement avec son coeur de métier ! Le réseau de TNT en France est de son côté ancien et son chiffre d'affaires considérable. Mais UPS ne raisonne pas ici par rapport au marché français, mais aux marchés des différents ensembles régionaux du monde.
En ajoutant TNT à son escarcelle, UPS se dote de réseaux denses dans plusieurs zones du monde où l'entreprise pouvait souhaiter plus de densité. L'Europe bien sûr, mais aussi l'Océanie ou encore la Chine.
L'enjeu, au niveau mondial semble bien pour ceux qu'on appelle les intégrateurs (d'ailleurs pas tous intégrés de la même façon) de constituer des réseaux denses dans les zones à forte potentialité économique.
De ce point de vue, pour revenir au marché hexagonal, Fedex le ferait pour la France avec Tatex. Il faut donc s'attendre à d'autres initiatives ici et là en Europe, à l'instar de ce que la firme a fait en Inde il y à 18 mois avec AFL Pvt. Ltd.
Mais n'oublions jamais, aussi bien pour Fedex que pour UPS, l'importance relative du marché domestique US dans leurs comptes, et leur diversification sur ce marché sur le terrain de la messagerie traditionnelle au détriment des messagers traditionnels. Les intégrateurs, qu'on perçoit en Europe comme des acteurs centrés sur l'international et l'intraeuropéen express, sont là-bas des acteurs globaux du marché du colis et du groupage.
Aux USA Fedex est le n°1 du groupage devant YRC, Conway et UPS !! En revanche la domination des deux grands réseaux US sur le marché du paquet est presque totale, le n° 3 Purolator ne pesant que moins de 10 % de Fedex !
L'analyse du marché français et de ses restructurations doit à mon sens être réinséré dans le double contexte national et mondial ou européen. Concrètement, il me semble qu'il ne faut pas voir ce qui concerne le couple TNT-UPS et Fedex-Tatex du point de vue du marché de la messagerie… mais essentiellement de celui de la consolidation des réseaux traitant des paquets en express. la messagerie traditionnelle, au centre d'une crise réelle (après DHL-Ducros, Mory et Sernam), vit une restructuration qui résulte de 10 à 20 ans de crise latente. Les raisons en sont multiples. Mais la consolidation semblait nécessaire - et souhaitée par plusieurs acteurs - tout comme le retour à un réalisme tarifaire mis à mal par certains groupes en mal de parts de marché suffisantes pour atteindre leur point mort.
Nota 1: En ce qui concerne TATEX, pour être précis, l'entreprise se consacre au B2B (High Tech, textile, automobile, etc..) et traite des colis (19 millions/an) d'un poids relativement élevé (paquets et palettes jusqu'à 800 kg) .
Elle dispose d'un Hub central, de 6 huis régionaux et de 35 agences principales.
Nota 2 : j'ai présenté, peut-être de manière trop rapide dans mon papier sur le Sernam, la position des cadres de Calberson comme négative à l'égard d'un rapprochement avec Sernam en 1983. En fait, ce que je voulais dire est la chose suivante :
1. les pratiques, l'organisation, et la culture professionnelle du Sernam n'étaient pas perçues par les concurrents (dont ceux de Calberson) celles de "vrais messagers"
2. Lors réunions dites tripartites (Etat, Sncf, syndicats) sur l'avant SNCF de 1983. La Sncf expliquait que Calberson était un produit de l'histoire, BM (Bourgey-Montreuil) une entreprise témoin , et Sernam.. le portefeuille messagerie de la Sncf
3. Calberson à l'époque semblait vouloir se préserver des velléités de politique de groupe que pouvait avoir l'Etat pour la Sncf (que la Sncf ne voulait d'ailleurs pas). Il est probable et possible que les cadres de Calberson eussent bien aimé récupérer le portefeuille de Sernam, mais à mon sens pas forcément ses cheminots et l'ensemble de ses agences. D'autant que la "friture" créée par la commission Kahn et ses propositions surréalistes pouvaient faire craindre le pire à ceux qui ne savaient pas que le PS - et la technostructure du ministère des transports - désapprouvaient les thèses les plus controversées de la commission.