Où est donc passée la politique des transports ? On peut avoir l’impression depuis maintenant plusieurs années voire des décennies, que les politiques de transport ont progressivement perdu leur contenu, leur dimension concrète et opérationnelle. Pourquoi donc ? Nous avons depuis plusieurs années mis en cause l’absence de réflexion prospective, la disparition des utiles travaux de planification, la disparition des instances de concertation… mais il n’est pas certain que cela explique tout. Tout le monde court après la balle… Ceci étant des études sont conduites, revendiquant la qualité d’études prospectives ou de travaux de planification. Mais elles demeurent très spécifiques quant au sujet traité et émanent de tout un ensemble d’organismes, services de l’administration, agences de l’Etat, organisations professionnelles, think-tanks, qui agissent le plus souvent sans coordination et se sentent investis pour définir l’avenir faute de l’existence d’une autorité qui en assu...
L’éclairage des choix, gage de démocratie Ce petit texte est né d’un constat amer. Nous avions inspiré une disposition législative et règlementaire essentielle pour généraliser l’évaluation « avant-après » des grands projets d’infrastructures de transport au début des années 1980. Ce dispositif nous semble aujourd’hui bien malmené, parfois même « oublié », dans un contexte global où la transparence et le pluralisme des analyses ne progresse plus, voire régresse. Et pourtant les textes normatifs se sont accumulés, complexifiés, et ont étendu leur champ d’application et le nombre de critères d’évaluation. Tout ça pour ça ? Il serait temps de s’en soucier… Une idée simple Comment les décisions publiques - concentrons nous sur celles qui ont une influence et un coût élevés - sont-elles prises ? Quelles soient le fait des élus, ou d’un exécutif, Européen, National ou territorial, il est légitime que le citoyen s’interroge. Pour comprendre, pour...
Décarbonation du Fret : et si on y réfléchissait vraiment ? Les ambitions et le monde réel Les ambitions politiques concernant le transport de marchandises tournent autour de l’objectif d’en faire baisser massivement les émissions de gaz à effet de serre. En fait, aujourd’hui, et de manière parfois brouillonne (voir notre article UBU sur Linkedin), elle traduit cet objectif en une « priorité accordée aux modes alternatifs à la route ». Ainsi, si pour les transports individuels (58 % de l’énergie consommée par les transports terrestres), la priorité semble être donnée à l’électrique, pour le fret, on en reste largement au principe du « report modal ». Cette logique - qui se traduit par exemple par l’énoncé d’une stratégie ferroviaire et un schéma directeur du transport combiné - se heurte cependant à de dures réalités. D’une part le transport ferroviaire ne parvient pas à « remonter significativement la pente ». Il e...