Infrastructure de transport : attention aux erreurs de prévision
Bilan Expost d'infrastructures : analyse des coûts et des trafics
Passé inaperçu, le "Bilan Expost d'infrastructures : analyse des coûts et des trafics", publié en juin 2012 par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective - le successeur du Commissariat au plan -, et réalisé par mon ancien collègue Jean Pierre Taroux mériterait d'être lu et commenté.
Lire le Le rapport (cliquer pour télécharger la synthèse)
La synthèse mise en ligne nous en apprend de belles.
Du côté des coûts :
1. Pour les projets routiers on note un écart relativement important entre l'évaluation du projet au stade de la Déclaration d'Utilité Publique et la réalisation. Ainsi, l'écart est en moyenne de 24 % sur 28 projets représentant 20 milliards € (valeur 2006). Sur 13 projets (8 milliards € (2006), l'écart avec la décision ministérielle d'avant proie sommaire modificatif est encore de 6 % (et de 29 % avec la DUP).
2. Pour le rail, l'écart moyen relevé sur 1473 km de Lignes à Grande Vitesse (LGV) (15 milliards €) est de 19 %.
3. Pour les projets en Ile de France, on a des écarts significatifs aussi pour le T1 (autour de 50 %) et le RER E (autour de 40 %).
4. Du côté des coûts d'exploitation, le rapport n'est pas d'un optimisme délirant, soulignant des données hétérogènes, des résultats disparates, ou une dérive des coûts pour las LGV.
Du côté des trafics :
1. Pour les projets routiers, on a plus de cas de sous-estimation des trafics que l'inverse. En gros elle est en moyenne de 13 %, et provient d'un ensemble de raisons, dont une part tient à la mauvaise appréciation de la croissance économique.
2.Pour le rail, et c'est singulièrement intéressant, nous sommes en face d'une surestimation globale. 27 % pour l'ensemble, 19 % hors TGV Nord. Or l'analyse de ces écarts montre que les "experts du rail" ont à la fois surestimé les effets du prix des carburants et des prix ferroviaires.
3. Pour l'île de France, les trafics observés sont supérieurs aux prévisions pour les tramways, mais inférieurs pour les RER et la ligne automatisée.
Dur métier ?