Bonus à Wall street... et dans le transport

La nouvelle émanant de l'Etat de New York selon laquelle : "Le bonus moyen payé à Wall Street a bondi de 15% l'an dernier pour atteindre son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008" a surpris. Et parfois choqué. Les fameux bonus auraient atteint 26,7 milliards de dollars (19,2 milliards d'euros) en 2013, ce qui met le bonus moyen  à 164.530 dollars, et encore sans les stock-options, ni les bonus des salariés d'entreprises basées en dehors de l'Etat de New York.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette nouvelle a provoqué immédiatement chez moi deux réflexes. Le premier a été de comparer ce joli pactole - on parle bien de bonus et non de salaire global - au coût global du travail dans les transports en France. Oui, celui d'un bon million de salariés, du transport routier aussi bien que du transport aérien, de l'entreposage comme de l'organisation de transport etc..  1/3, oui, les bonus de wall-street représentent 1/3 des charges de personnel (Salaires et traitements & charges sociales) des entreprises françaises de transport. 
Le second est de s'interroger sur la croissance des bonus. Comment peut-on augmenter autant une somme aussi considérable alors que, toujours selon nos informations, "les  bénéfices des opérations d'intermédiation sur actions des membres du New York Stock Exchange ont toutefois chuté de 30%" ? Mystère. 
En outre, le contrôleur des comptes, Thomas P. Di Napoli, rapporte que les salaires moyens avec bonus, - il n'a que les données de 2012 - sont 5,2 fois plus élevés que ceux du reste des branches privées. Une paille !
Un tableau des bonus et primes de Wall-Street depuis 1985 vient illustrer le propos. Tableau des bonus depuis 1985
De quoi réfléchir, ce me semble, à la nature de notre économie et des raisons possibles de ses difficultés. De quoi laisser perplexes aussi les entreprises, comme celles des transports, qui, pour offrir des services indispensables à la circulation marchande des biens et à la mobilité des gens, n'offrent ni les salaires, ni les bonus, ni a fortiori, les espérances de croissance de revenu de ces métiers de l'intermédiation de valeurs mobilières. Il est vrai qu'on spécule rarement sur les transports.


Voir Le document de l'Office of the State Comptroller de l'Etat de NY.
Lisible aussi sur "Le Cercle Les Echos" Lire

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