Grève SNCF... sans fin ?
La grève SNCF est donc en cours.
Tout le monde a bien compris que le motif principal est de manifester contre le projet de réforme du gouvernement, qui, selon eux, "ne règle en rien le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997."
On est donc dans les traditionnelles grèves portant sur les rapports généraux entre une entreprise nationale et l'Etat, et non sur des questions salariales ou de conditions de travail.
On flirte donc avec ce qu'on appelle une grève politique, et avec une thématique connue : "nous agirons pour vous", ou grève par procuration, qu'on retrouve dans le tract diffusé par les organisations syndicales.
C'est une posture fréquente chez les cheminots, qu'on retrouve aussi à la SNCM, lorsque certains syndicats ont fait grève en gros "contre leur actionnaire" ou pour en changer.
Mais ce qui frappe aussi c'est le caractère redondant - dans les deux cas, SNCF, et SNCM, des questions financières et la mise en cause à peine voilée de l'Europe.
Les questions financières furent fortement évoquées lors du conflit SNCF de 1996, et de la création de RFF.
Delphine Chabalier citait ainsi l'interview que lui avait accordé celle qui fût directrice des transports terrestres et secrétaire d'Etat aux Transports, Anne-Marie Idrac : « le lobbying des cheminots a été suffisamment bon pour que dans tous les conseils économiques et sociaux régionaux et au Conseil économique et social national, c’était il y a la dette, la dette, la dette et la dette ; et puis on peut parler d’autres choses si vous voulez, mais il y a la dette, la dette, la dette. » (Juin 2006).
Le problème majeur de la dette - je me souviens des projections que nous avions faites au "SAEP"au début des années 1980, avec celui qui est désormais l'un des directeurs de la Banco central do Brazil - est redondant et "dramatique".
Ce qui ne nous empêchait pas, il y a 30 ans, de tirer la sonnette d'alarme.
Mais ce problème se heurtait déjà à deux obstacles de taille aujourd'hui toujours là : celui de la maîtrise de la dette publique et celui de la couverture des coûts d'infrastructures et de l'évaluation de la "valeur" du réseau. Des questions qui dépassent la SNCF bien sûr....
Tout ceci explique ce que j'avais pu décrire au Conseil National des Transports - instance consultative disparue - la forme spécifique de conflictualité un brin parano de la SNCF, et, la difficulté qu'il y a à la "comprendre", provoquant, selon les cas, énervement ou assentiment. Mais, généralement, le débouché politique des grèves est faible. Le souvenir de 1996-1997 ne pouvant faire office d'optimisme syndical. Et cela n'exonère en rien de faire évoluer le "paysage ferroviaire"...
Tout le monde a bien compris que le motif principal est de manifester contre le projet de réforme du gouvernement, qui, selon eux, "ne règle en rien le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997."
On est donc dans les traditionnelles grèves portant sur les rapports généraux entre une entreprise nationale et l'Etat, et non sur des questions salariales ou de conditions de travail.
On flirte donc avec ce qu'on appelle une grève politique, et avec une thématique connue : "nous agirons pour vous", ou grève par procuration, qu'on retrouve dans le tract diffusé par les organisations syndicales.
C'est une posture fréquente chez les cheminots, qu'on retrouve aussi à la SNCM, lorsque certains syndicats ont fait grève en gros "contre leur actionnaire" ou pour en changer.
Mais ce qui frappe aussi c'est le caractère redondant - dans les deux cas, SNCF, et SNCM, des questions financières et la mise en cause à peine voilée de l'Europe.
Les questions financières furent fortement évoquées lors du conflit SNCF de 1996, et de la création de RFF.
Delphine Chabalier citait ainsi l'interview que lui avait accordé celle qui fût directrice des transports terrestres et secrétaire d'Etat aux Transports, Anne-Marie Idrac : « le lobbying des cheminots a été suffisamment bon pour que dans tous les conseils économiques et sociaux régionaux et au Conseil économique et social national, c’était il y a la dette, la dette, la dette et la dette ; et puis on peut parler d’autres choses si vous voulez, mais il y a la dette, la dette, la dette. » (Juin 2006).
Le problème majeur de la dette - je me souviens des projections que nous avions faites au "SAEP"au début des années 1980, avec celui qui est désormais l'un des directeurs de la Banco central do Brazil - est redondant et "dramatique".
Ce qui ne nous empêchait pas, il y a 30 ans, de tirer la sonnette d'alarme.
Mais ce problème se heurtait déjà à deux obstacles de taille aujourd'hui toujours là : celui de la maîtrise de la dette publique et celui de la couverture des coûts d'infrastructures et de l'évaluation de la "valeur" du réseau. Des questions qui dépassent la SNCF bien sûr....
Tout ceci explique ce que j'avais pu décrire au Conseil National des Transports - instance consultative disparue - la forme spécifique de conflictualité un brin parano de la SNCF, et, la difficulté qu'il y a à la "comprendre", provoquant, selon les cas, énervement ou assentiment. Mais, généralement, le débouché politique des grèves est faible. Le souvenir de 1996-1997 ne pouvant faire office d'optimisme syndical. Et cela n'exonère en rien de faire évoluer le "paysage ferroviaire"...