#Autocars : Arrière plan

La question du développement du transport de lignes régulières par autocar est un sujet qui a agité la gauche depuis de nombreuses années. Je me souviens, au début des années 1980, des débats sur l'intérêt du développement du transport sur autoroutes, vite escamotés au nom de la protection de la SNCF, et plus généralement des lignes dites de service public dont l'organisation et le financement relève des autorités organisatrices. 
Alors nous en sommes largement restés à un usage de l'autocar limité aux "délégations de service public", aux transports occasionnels (tourisme, déplacements sportifs, etc..), et aux fameuses lignes internationales. 

En 2013, les autocars français ont réalisé environ 2 milliards de km, chiffre semble-t-il assez stable, et somme toute très faible. Les étrangers, tous types de parcours confondus feraient 0,2 milliards de km.
L'enquête sur l’utilisation des véhicules de transport routier en commun de voyageurs (TRV) est suspendue (pour cause officielle de refonte), et nous ne disposons donc que de chiffres détaillés datant de 2005.
Voir le site
Ils montrent que la part du transport régulier ordinaire (20 millions de trajets et 13 milliards de voyageurs.km{*}) tournait autour de 30 % des voyageurs.km  transportés contre plus de 45 % pour le transport occasionnel (à la demande), le reste se répartissant entre le transport scolaire (20%) relevant, on le sait, des conseils généraux, et du transport de personnel (3,5%) organisé par les entreprises. 

Le rêve des autocaristes (comme Transdev : voir l'article des Echos) , est bien entendu de voir leur parc - assez stable - (environ 66000, non compris les 26000 autobus) augmenter, et des lignes interurbaines ou périurbaines drainer une clientèle à faible pouvoir d'achat en quête de déplacements bon-marché. Mais ils visent aussi des déplacements périphériques aux grandes agglomération souvent difficiles. Intrinsèquement la modification des règlements aurait dès lors un effet d'induction de trafic et partiellement de report depuis d'autres modes (train, voiture, covoiturage etc..), et donc un effet global positif. Un tel scénario est aujourd'hui moins redouté par les chemins de fer de par la structure de son trafic "rentable" et de sa capacité de s'engouffrer eux aussi via leurs filiales, sur ce marché potentiel. Et il est bien entendu appelé de ses voeux par les compagnies autoroutières comme Vinci (voir le blog du Monde).
Il ne manquerait qu'une étude pour évaluer tout cela.

{*} le total des transports intérieurs de voyageurs est de l'ordre de 989 milliards de voyageurs.km en France en 2013

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