#Fiterman A voix nue : quelques remarques sur la politique des transports

Ce jeudi France-Culture diffusait un intéressant "A voix nue" (4/5) où Charles Fiterman est revenu sur sa gestion du Ministère des Transports.
Ecouter A Voix Nue   #AVOIXNUE
Personne ne conteste le fait que Charles Fiterman ait été plutôt un bon Ministre des Transports. 
Pour autant une certaine réécriture de l'histoire est inutile pour grandir son oeuvre. 
Deux affirmations méritent à mon sens un complément d'information que je livre à partir de mes archives et de ma mémoire. 

•  La première concerne la "re-création" de la SNCF et la présentation très positive qui en a été faite. En réalité j'ai pu avoir l'impression alors que le débat sur les comptes et l'endettement de l'entreprise était partiellement éludé - certaines simulations restant très confidentielles -, de même que toute restructuration du groupe de la SNCF. Le souvenir que n'en ai gardé est que la double volonté de ne pas s'engager (SNCF) et de ne pas "agiter le chiffon rouge" mettait le cabinet du Premier ministre en position de retrait très net par rapport au groupe du Parti socialiste et à la Commission Transport du PS. La transformation de la SNCF sous forme d'EPIC ne se ferait pas  (hélas) conjointement avec un apurement de son passif, comme le souhaitaient les députés et Charles Fiterman. 

• La seconde concerne les soi-disant propositions bureaucratiques du PS sur les "plate-formes régionales". En fait le PS ne souhaitait alors qu'organiser le développement des plate-formes et promouvoir des expériences avec les professionnels allant dans le sens du multimodalisme. Rien de très méchant. En revanche, la Commission Kahn, crée par le Ministre - qui ne publia jamais de rapport officiel - préconisait une organisation du fret contre laquelle le PS a dû ferrailler (sous le doux nom d'ERGO)  . Or, pour avoir eu entre les mains les compte-rendus de réunion de la commission (parfois appelée dans la presse "société secrète") - que j'ai d'ailleurs fait remettre aux archives nationales (voir le site des archives nationales), tout atteste que les projets de plate-forme où l'on remettrait obligatoirement du fret, émanaient probablement du rapporteur lui-même, et non du PS qui combattait avec force ce projet ressemblant fort à celui défendu dans les années 1947-1955 par certains cheminots d'ailleurs mis en minorité à la CGT. Heureusement les propositions livrées par le Ministre Le Ministre n'a finalement pas tenu compte de ces propositions les plus contestables et archaïques.