Pourquoi le rachat de #NorbertDentressangle inquiète-t-il ?
Pourquoi le rachat de #NorbertDentressangle inquiète-t-il ?
Il est toujours légitime, quand une entreprise - qui plus est en croissance et rentable - est vendue, de s'interroger sur son avenir. Et l'examen de l'acheteur XPO, et du profil de son propriétaire, M. B. Jacob, a légitimement suscité des interrogations.
1. XPO/Jacob. #XPO est une firme nettement plus petite que Norbert. Comme l'on immédiatement relevé les syndicats de ND : "Norbert Dentressangle compte 662 sites et 42 350 collaborateurs, tandis que XPO Logistics emploie de son côté 10 000 personnes sur 200 sites (site du Point)". Du côté des chiffres d'affaires, ND réalise plus de 4,6 milliards € de CA contre 2,1 pour XPO. Qui plus est, ND gagne de l'argent quand XPO en perd. XPO est une firme qui a connu, après le rachat par Jacob Equites, une croissance exponentielle, fruit d'une croissance externe boulimique. Entre 2010 et 2014 la firme a multiplié son chiffre d'affaires par 14 !
2. On vante la complémentarité des firmes. Certes. Mais celle-ci résulte plus d'approches différentes du marché que d'une sorte de hasard. Sur le plan géographique pour commencer. Aux USA ND a soufflé Jacobson à XPO l'an passé, et est déjà un plus gros logisticien que XPO, par ailleurs absent d'Europe. Dans l'activité de Freight Forwarding, ils sont équivalents. Pour le reste ils ne font pas vraiment le même métier, ni de la même façon. Autant ND a intégré ses activités, autant XPO se revendique "asset light". Stratégiquement ça peut avoir des conséquences, culturellement aussi. Il est légitime, qu'au delà de la "complémentarités", on s'interroge sur les "différences" culturelles et stratégiques.
3. Une fusion, outre le changement d'identité (ND - fortement identitaire deviendra banalement XPO logistics), alors que la marque avait su s'imposer en milieu anglo-saxon, implique une prise de pouvoir par la nouvelle tête de Groupe, et une gestion financière nouvelle. Autrement dit, le centre de décision du nouveau groupe ne sera plus en Europe, plus à Lyon, et on peut imaginer que la gestion financière sera consolidée aux USA. Or aujourd'hui, les fameux EBITDA sont plus élevés chez ND que chez XPO, même si cette dernière est optimiste pour l'avenir. Les choix d'investissements dépendront de la stratégie du nouveau groupe, sensiblement plus "boulimique" et aimant la sous-traitance.
4. Avenir de la marque (semble-t-il réglé, mais les choses peuvent toujours changer, on l'a déjà vu), avenir du groupe, identité, emploi, philosophie capitalistique, etc sont des éléments qui ne peuvent pas ne pas être impactés par la fusion. Ce qui est naturellement un sujet d'inquiétude auxquelles les réponses sont toujours perçues comme fragiles et provisoires. Là encore l'histoire financière le montre.
Il est toujours légitime, quand une entreprise - qui plus est en croissance et rentable - est vendue, de s'interroger sur son avenir. Et l'examen de l'acheteur XPO, et du profil de son propriétaire, M. B. Jacob, a légitimement suscité des interrogations.
1. XPO/Jacob. #XPO est une firme nettement plus petite que Norbert. Comme l'on immédiatement relevé les syndicats de ND : "Norbert Dentressangle compte 662 sites et 42 350 collaborateurs, tandis que XPO Logistics emploie de son côté 10 000 personnes sur 200 sites (site du Point)". Du côté des chiffres d'affaires, ND réalise plus de 4,6 milliards € de CA contre 2,1 pour XPO. Qui plus est, ND gagne de l'argent quand XPO en perd. XPO est une firme qui a connu, après le rachat par Jacob Equites, une croissance exponentielle, fruit d'une croissance externe boulimique. Entre 2010 et 2014 la firme a multiplié son chiffre d'affaires par 14 !
2. On vante la complémentarité des firmes. Certes. Mais celle-ci résulte plus d'approches différentes du marché que d'une sorte de hasard. Sur le plan géographique pour commencer. Aux USA ND a soufflé Jacobson à XPO l'an passé, et est déjà un plus gros logisticien que XPO, par ailleurs absent d'Europe. Dans l'activité de Freight Forwarding, ils sont équivalents. Pour le reste ils ne font pas vraiment le même métier, ni de la même façon. Autant ND a intégré ses activités, autant XPO se revendique "asset light". Stratégiquement ça peut avoir des conséquences, culturellement aussi. Il est légitime, qu'au delà de la "complémentarités", on s'interroge sur les "différences" culturelles et stratégiques.
3. Une fusion, outre le changement d'identité (ND - fortement identitaire deviendra banalement XPO logistics), alors que la marque avait su s'imposer en milieu anglo-saxon, implique une prise de pouvoir par la nouvelle tête de Groupe, et une gestion financière nouvelle. Autrement dit, le centre de décision du nouveau groupe ne sera plus en Europe, plus à Lyon, et on peut imaginer que la gestion financière sera consolidée aux USA. Or aujourd'hui, les fameux EBITDA sont plus élevés chez ND que chez XPO, même si cette dernière est optimiste pour l'avenir. Les choix d'investissements dépendront de la stratégie du nouveau groupe, sensiblement plus "boulimique" et aimant la sous-traitance.
4. Avenir de la marque (semble-t-il réglé, mais les choses peuvent toujours changer, on l'a déjà vu), avenir du groupe, identité, emploi, philosophie capitalistique, etc sont des éléments qui ne peuvent pas ne pas être impactés par la fusion. Ce qui est naturellement un sujet d'inquiétude auxquelles les réponses sont toujours perçues comme fragiles et provisoires. Là encore l'histoire financière le montre.