Carburant en Corse : Prix fort ou pas ?


D'abord un constat. Le prix moyen d'un litre de gazole est supérieur de 9 ou 10 centimes en Corse à ce qu'il est en Bouches du Rhône. 
Or la #Corse bénéficie d'une #TVA plus faible et applique des accises (TICPE) légèrement inférieures.  
Mais cette différence ne permet pas l'égalité des prix moyens observés.
Remarquons cependant que si nous nous émouvons de cet écart d'une dizaine de centimes, l'écart entre prix minimum et prix maximum est, au sein même des Bouches du Rhône, du double de ce qu'il est en Corse (presque 20 centimes contre 11). Autrement dit, derrière les moyennes, il y a les pratiques. Et les écarts relevés dans les Bouches du Rhône semblent bien plus problématique que notre "écart moyen" par rapport à ce département. 
Mais revenons à lui, puisqu'on en parle.

Alors, surcoût ou marge excessive  ?
1.Surcoût, c'est sûr, ne serait-ce qu'en raison de l'insularité. Il faut assumer le passage maritime en tanker et des coûts de rupture de charge supplémentaires. Il faut aussi desservir un île peu peuplée et dont la densité est faible, et les temps de transport plus importants. 2.Marges, oui, aussi. L'étude commanditée par l'Adec en 2012 l'avait pointé, les marges seraient supérieures en Corse d'environ 4 à 6 centimes  par litre. Chiffre qu'il faudrait contrôler bien entendu. Mais cet écart, qui représenterait en gros de 1/2 à 2/3 de l'écart de prix de vente avec les Bouches du Rhône, ne provient pas que de l'absence de concurrence, mais tout autant de l'étroitesse du marché et de volumes moyens probablement moindres. Sauf en été, certes, mais les pompes existent toute l'année, et sont ouvertes en hiver !! Et puis les écarts de prix entre pompes sont, comme nous l'avons rappelé sur le continent, parfois très importants. Ainsi on transforme un peu un problème général en problème corse.  Et d'une certaine manière nous vivons un paradoxe. Pas assez de concurrence dit-on... mais le nombre de stations service devrait diminuer  pour faire baisser les coûts, pour un résultat assez faible au demeurant. Et le nombre d'enseignes n'a rien à voir avec le problème, chaque franchisé faisant finalement "son prix".
Alors ? Le "prix moyen observé" en Corse a peu de chances de baisser, sauf si effectivement la consommation corse (ou la consommation par pompe) augmente. Rêve un peu fou que permettrait une évolution tendancielle, mais que les pouvoirs publics (#CTC, #Etat) aimeraient contrecarrer (voir le SCRAE). 
Et cette discussion porte sur 3 à 4 millions € tous carburants confondus. Une somme coquette mais bien dérisoire par rapport à la contribution au service public de l'énergie (#CSPE) dont bénéficie la Corse au titre de l'électricité (275 millions en 2013 source CRE), somme qui exploserait si le baril se mettait à augmenter.

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