Management du #XVdeFrance : Dans l'industrie on serait en dépôt de bilan

La triste défaite du XV de France fait couler beaucoup d’encre. 
Crise structurelle, erreur de casting (entraîneurs et joueurs ?), système schyzophrène, tout y passe à commencer par la remise en cause du choix initial du manager.
Or à y réfléchir un peu, cette défaite reflète assez bien les pratiques catastrophiques de certaines entreprises face au changement, des défis nouveaux ou tout simplement des choix passés erronés.
Il est fréquent dans le sport que les sélectionneurs en chambre critiquent ceux qui en ont la charge.  
Du coup toutes les critiques sont mises dans le même sac. On fait sourde oreille! Au mieux on dénigre les mauvaises langues. 
Cette attitude est un réflexe – logique – de protection. En même temps elle évite de se poser des questions, et cela même si c’est utile.  Après tout, un mandat court – 4 ans – peut justifier cette posture.
C’est là qu’intervient la seconde attitude. Celle des instances dirigeantes et du manager et son équipe face à des échecs. 
Leur répétition doit, normalement faire réagir. Avec deux questions : celle de la stratégie (est-elle bonne ?), et du management.  Dans bien des cas on élude bien entendu ces questions dérangeantes (on ne change rien ou pas grand chose), et on invente un système parfaitement bancal en entourant le management d’une sorte de conseil d’anciens. Là dessus on continue sur le même tempo en changeant une seule chose : on ne râle plus contre l’environnement.
Autrement dit on ne change rien et surtout on décide de ne pas réfléchir à autre chose qu’aux méthodes permettant d’aller au bout de ses intentions. Au mieux on risque d’améliorer le bilan – ce qui n’arrivera pas – au pire on s’enfonce dans l’erreur en constituant les ingrédients d’un échec dramatique.
Cette seconde posture révèle à la fois l’absence de perspective stratégique, mais surtout l’idée qu’on ne rompt pas un contrat, même si sa poursuite est catastrophique. 
Et devant les échecs répétés, le management se réfugie dans une fragilité permanente, la remise en cause des joueurs, une tactique dépouillant l’équipe d’épine dorsale tout autant que de fond de jeu. Bref on à la bougeote pour produire un parfait immobilisme.  Cette approche managériale conduit, dans l’industrie, tout droit au dépôt de bilan, avec à la clé des drames sociaux.  Dans le sport on parle de défaite honteuse.
Mais le résultat est le même. Perte de temps, d’énergie, de dignité même !

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