La politique #maritime de la #Corse. Questions après la victoire de #Pè_a_Corsica
La politique #maritime de la #Corse. Questions après la victoire de #Pè_a_Corsica
La politique des transports maritimes intéressant la Corse
est soumise depuis maintenant de trop longues années, au rythme d’un
feuilleton, enchaînant rebondissements et coups de théatre, sans stabiliser la
situation. On peut même dire que l’on joue depuis plus de 25 ans, une sorte de
jeu de la patate chaude, le suivant héritant de l’objet brûlant.
Or l’élection territoriale du 13 décembre devra
nécessairement trancher dans le vif, si, et on peut penser qu’il en sera ainsi,
le « dossier » est, enfin, examiné avec sérieux.
Ce qui n’empèche nullement les incertitudes. D’autant que
les acteurs ne restent pas l’arme au pied, à l’instar des professionnels ayant
créé Corsica Maritima, bien décidés à former un appel-nullité contre la reprise par Rocca de la SNCM. De toutes façons, la SNCM a une existence
légale qui s’éteindra le 4 janvier.
·
A cette date, la question qui se posera sera de
savoir si la Méridionale aura ou non confié par sub-délégation « sa
part » de DSP à la compagnie maritime de Rocca. Bien entendu tout peut
arriver. Y compris une subdélégation à un tiers ou toute autre formule. Et
ensuite on peut imaginer que d’autres se risquent sur le marché, par exemple
depuis Toulon.
·
L’appel-nullité de Corsica Maritima peut, ou non
produire un effet. Or celui-ci est très incertain dans la mesure où la
jurisprudence en la matière n’y est pas très favorable, et qu’il faudrait
prouver l’illégalité des décisions incriminées. Mais, ici encore, rien n’est
certain.
·
Au delà, se pose le problème de savoir ce qui se
passera en octobre 2016, et dans ce domaine, c’est des acteurs maritimes
eux-mêmes et de la Collectivité Territoriale que dépendra le scénario.
Plusieurs hypothèses sont possibles.
o Tout
d’abord la question de savoir sur quelles lignes il y aura bien DSP et subvention
est posée. Economiquement tout dépendra du cahier des charges écrit par la
Collectivité. En gros, il y a une forte probabilité pour que les ports
secondaires bénéficient d’une DSP – au moins partielle (hors saison) -. Pour les deux ports de premier
rang (Bastia et Ajaccio), les choses sont moins nettes compte tenu des propos
mêmes des acteurs sur ce marché. On peut imaginer que la collectivité ajoute à
la liste des liaisons comme celle de la Sardaigne en période creuse selon
l’évolution du dossier du côté sarde.
o Sans
oublier que la collectivité aura à formuler ce qu’elle entend par service
public et continuité territoriale, question concrète, précise, qui est loin
d’être évidente dès lors qu’on se donne la peine d’y réfléchir. Beau débat en
perspective, dont tout, ou presque, découle. Car les candidats se prononceront
en fonction même de cette formulation essentielle au niveau économique.
o Ensuite
se pose la question des candidats éventuels et de leurs demandes. A priori,
outre la Méridionale, il pourrait y
avoir la compagnie maritime ayant succédé à la SNCM, la Corsica Ferries, la
Corsica Maritima, et d’éventuels autres acteurs, à commencer par des italiens.
o On
peut également penser que le dossier de la compagnie régionale reviendra
syndicalement et politiquement, au moins un temps, sur le devant de la scène,
sans d’ailleurs avoir grande chance de reçevoir un soutien majoritaire à la
CTC. Mais qui sait ?
o On
est donc là en face, d’une combinatoire laissant de multiples possibilités
financières et organisationnelles, et donc d’une réelle incertitude. Celle-là
même qui a été négligée dans l’exposé du Tribunal de Commerce, selon Corsica
Maritima.
Bref, pour résumer les choses vont commencer à être
concrètes, par nécessité.