#Corse #Maritime : Les ressorts de la bataille.

Une fois de plus la Corse est en proie - dans l'indifférence générale - à une bataille navale, et plus concrètement à un blocage portuaire (celui de Marseille) affectant l'approvisionnement de l'île.
Cette situation résulte  de l'action des marins #CGT, réagissant à l'ouverture d'une ligne par la #CorsicaLinea - constituée par Corsica Maritima et Berrebi -. 
Reste que cette réaction - classique désormais, et pénible pour la Corse - découle d'une situation dans laquelle depuis près de 20 ans, petit à petit, un système - celui d'une économie maritime administrée - disparaît au profit du marché. Au risque même, de pertes de parts de marché en pertes de parts de marché, de saborder ce qui reste de l'ancien armement public. 
Un marché, par ailleurs régulé, mais dont on peut toujours modifier le contenu via les #OSP (obligations de service public). 

Or depuis  l'annulation de la DSP, le dépôt de bilan de la SNCM, puis sa reprise par Rocca, une nouvelle ère s'est ouverte. 

  • En premier lieu, ce qui n'est pas fait pour déplaire aux Corses, il est apparu que les entreprises insulaires entendaient "exister" comme acteurs de la desserte de l'île. En ordre dispersé. Mais les deux acteurs, Rocca et Corsica Maritima, ont assez clairement exprimé que la DSP ne s'imposait pas pour tout.
  • En second lieu parce que les acteurs du marché hors DSP ont ou vont renforcer leur Offre, d'abord estivale, et éventuellement sur des lignes couvertes par une future DSP. Il est désormais acquis que l'offre estivale de la Corsica Ferries (Porto-Vecchio, Sardaigne) et de Moby (Nice) sera accrue.
  • En troisième lieu parce que le discours du nouvel exécutif est différent de celui du précédent. Avec semble-t-il une ouverture nouvelle, celui-ci proposant aux acteurs insulaires, la Corsica Marittima, le groupe Rocca et le STC (Sindicatu di i travagliadori corsi), de regrouper leurs forces pour créer une compagnie régionale dans un partenariat public/privé. Reste à connaître le devenir de cette idée. 
Mais il y a bien entendu derrière tout cela un affrontement plus général sur la perception même du "marché" et de la continuité territoriale. Et il n'est pas sûr qu'une éventuelle "convergence" des points de vue corses - d'ailleurs hypothétique si l'on en croit les déclarations des acteurs   - débouche sur le calme à Marseille, même si l'Etat se garde bien de faire respecter la liberté d'accoster.
Et on ignore combien de temps les différents acteurs maritimes  pourront ou voudront tenir dans la tempête.

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