#XPO : stratégie ou agiotage ?

Il y a à peu près un an on apprenait – avec un mélange d’étonnement et de stupeur – le rachat par un groupe US inconnu, détenu par Bradley #Jacobs, de #Norbert_Dentressangle, fleuron français du transport routier et de la logistique contractuelle.
Celui qui avait misé sur une identité forte et une croissance soutenue pour construire un groupe original et cohérent au nom d’une « passion rouge », passait ainsi la main à  un homme en tout points différent.
Depuis, le petit groupe qui avait donc mangé un bœuf en a croqué un autre : le géant US #Con-way #Menlo, autrement connu comme un des plus grands groupeur-messager et logisticien-organisateur de transport des USA.  Désormais, le groupe #XPO Logistics qui réalisait un chiffre d’affaires de 864 millions de $ en 2012 dépasserait en 2016 les 15 milliards $.
Son Ebitda serait supérieur à 1 milliard $ et est déjà programmé pour atteindre 1,7 milliards $ en 2018. 
Bref, tout d’un champignon dont la vocation est naturellement d’être profitable. Naturellement le cours de l’action a été multiplié (par 4 depuis 2011), ce qui bien évidemment fait passer pour bien pâle la performance du Dow Jones et du S&P 500.
Le groupe, installé comme tant d’autres au #Delaware - paradis fiscal US -, emploie désormais 89000 personnes sur 1451 sites dans 33 pays et 45 millions de m2, et occupe, aux yeux de son haut management, une postion de leader sur les segments « clés » du transport et de la logistique. A vrai dire, le constat est sans doute « un peu » erroné, tant il est vrai qu’on ne peut additionner des positions sectorielles fortes dans certaines régions du monde, à d’autres, dans d’autres secteurs et d’autres régions. 
A vrai dire on peut s’interroger sur ce que le groupe appelle « une masse critique mondiale ». En revanche la recherche d’un accroissement de la rentabilité et de la valeur boursière de  l’entreprise est limpide.
Déjà, d’ailleurs, dès la reprise, à l’automne de Con-way, des plans d’économie, la renagociation des contrats de sous-traitance, ou des suppressions de postes ont été immédiatement engagés. Et on comprend l’inquiétude en France des anciens salariés de ND.

A vrai dire XPO est un peu le symbole d’une forme de capitalisme qu’on fréquentait peu – du moins aussi explicitement en France et en Europe -. Un univers ou la croissance ne requiert pas un mouvement maîtrisé pas à pas, ni même une stratégie industrielle classique, mais une volonté farouche doublée d’une capacité à lever quelques milliards auprès de fonds d’investissements, en leur promettant valorisation boursière et rendement, dans le rachat rapide d’entreprises majeures sur le marché.  Les postes, il est vrai, on un peu tiré les premières, ici et là – mais avec une stratégie exprimée de manière plus cohérente, mais parfois cahotique. Elle l’ont fait, comme certaines compagnies de chemins de fer, en provoquant l’ire de certains libéraux contre cette intrusion du capital public ou quasi-public sur le marché. Mais désormais, comme au XIXème siècle ce sont les agioteurs qui prennent le relai.  Sans garantie de bonne fin des projets managériaux.

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