#Transport_routier français (#TRM): reflet de l'économie nationale ?

Les derniers chiffres du Soes[1] sur le transport routier de marchandises viennent une fois de plus, par delà des commentaires conjoncturels, confirme la poursuite générale du recul du transport routier sous pavillon français.
En présentant des tableaux sur la période 2008-2015, c’est à dire en gros depuis la crise des subprimes, il apparaît nettement que le transport public recule massivement en tonnes.km (-32%) alors que le transport privé progresse d’un peu plus de 9 %. Une évolution que l’on ferait bien d’analyser d’ailleurs.
Sur le plan international le transport public recule de 52 % ( !).
Une analyse sur plus longue période met en lumière deux mouvements :
  • Le transport intérieur sous pavillon français, après une longue progression a subit un retournement en 2008/2009  laissant la place à une tendance à la baisse.
  • Le transport international sous pavillon français est orienté à la baisse de manière continue depuis le début des années 2000 (il ne représente plus aujourd’hui qu’un tiers de ce qu’il représentait en 1994)

Résumer ces évolutions à des mécanismes de concurrence éventuellement déloyale, et à l’irruption de nouveaux pavillons (Peco) ne suffit pas, sans d’ailleurs les exonérer. La crise française du transport routier est à la fois celle de l’écroulement de sa base industrielle, et celle de la balance commerciale française. 
A titre d’exemple,  en 1994,  les importations (de biens physiques) représentaient autour de 19 % de la valeur de la production de biens « physiques », c’est à dire transportable. Nous sommes actuellement régulièrement au dessus de 50 %. 
En outre, la production industrielle en volume (production des branches de l’industrie manufacturière, extractive et autres) demeure singulièrement inférieure au niveau atteint en 2008 (d’au moins 10%).
Ces mécanismes sont structurants. Le pavillon d’un grand pays ne peut – sauf à avoir un avantage compétitif majeur – se maintenir à l’international avec une balance commerciale déficitaire et en dégradation. Par ailleurs, le transport intérieur est naturellement indexé sur l’activité physique. Ainsi, la crise des transports routiers est-elle plus généralement celle de notre économie.

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