Les #transports, si la campagne #présidentielle commence un jour...

Si la campagne présidentielle commence un jour, elle finira bien, même un tout petit peu, à traiter des transports, ne serait-ce que parce qu'ils font partie des "coupables" de la pollution, des émissions de C02, et plus généralement des enjeux urbains.

A vrai dire, comme à chaque grand tournant électoral, je sais bien que les sujets stratégiques concernant les transports fuient la politique, ou plus exactement que les politiques les fuient.
Sans doute parce que,  passablement techniques, les problématiques leur échappent. Sans doute aussi parce que les décisions possibles sont parfois de belles et douces illusions, et que depuis 30 ans au moins les objectifs annoncés - mal annoncés - n'ont guère produit de résultats tangibles. Même si les normes européennes, comme celles relatives à la pollution des moteurs, même mal respectées, ont eu un effet majeur.

Alors oui on aura quelques belles envolées parfois loin d'être inutiles, comme celles sur le diesel, mais qui confondent un peu les transports avec la problématique plus large des carburants et de leur effet sur la santé. Le fuel n'est pas réservé aux seules bagnoles.  Nos villes portuaires en savent quelque chose, et les cheminées des logements chauffés au mazout se reniflent sans peine.

Car définir une politique des transports, c'est autre chose que de bannir un moteur, même si c'est utile, ou en favoriser un - c'est indispensable -. C'est penser un système et le penser à moyen terme, tant il est évident que dans notre domaine, la moindre décision met du temps à avoir un impact sur la réalité,  et les infrastructures nécessitent du temps pour être mise en place.

Les enjeux portuaires, modaux, urbains, etc,  sont des réalités actuelles mais surtout des problématiques de l'action publique (et de la recherche) et donc des décennies à venir.  Les choix technologiques, infrastructurels, organisationnels, tout comme les choix fiscaux ou sociaux, constituent un paquet complexe, interdépendant sur lequel on n'a plus de discours audible depuis des décennies. Et du coup derrière l'illusion de politiques (et de discours) se met en place un laisser-aller laisser-faire général, où prolifèrent les choix stupides (hélas), parfois coûteux, les mesures de court terme, ou de circonstance. Ne demandez à personne s'ils ont une vision claire du marché du transport de passagers à la demande, ou encore du transport écologique de fret par voie terrestre. Pas plus qu'on a une orientation éclairée des politiques en matière de transports "automatiques" ou "autonomes".
Or ces sujets sont au coeur des réflexions - ou devraient l'être  - depuis au moins 15 ans.

Le fameux report modal du fret n'es pas mieux traité. Entre solutions partielles, coûteuses et inadaptées, on régresse par delà les subventions ou les pertes. Il n'y a d'ailleurs aucun rapport entre les solutions mises en oeuvre ou évoquées et les objectifs annoncés. Pas plus qu'on ne réfléchit sur le réalisme même de l'objectif au regard des évolutions technologiques. D'ailleurs les postulats - du type tel mode est plus "vert" que tel autre - peuvent changer assez vite, beaucoup plus d'ailleurs que les réalités physiques des vertus des modes au regard de l'énergie nécessaire de traction,  des contraintes d'accélération/freinage, des capacités de transport ou encore de la faculté d'irriguer le territoire sans ruptures de charges excessives.
A vrai dire, voir la Cour des Comptes souligner encore en 2017 que les ports français pèchent par leurs dessertes terrestres est tout à fait révélateur. Que vante-t-on aujourd'hui au public : Lyon-Turin et Seine-Nord : autant de projets en désadéquation totale avec notre problématique portuaire... mais c'est un autre sujet.
Ce qui est en cause ici c'est bien entendu l'intérêt stratégique et économique de projets, mais plus encore leur ordre de priorité et l'absence totale de projet cohérent en regard des objectifs prétendus des politiques publiques de transport.
Hélas.

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