Logique #économique #présidentielle : Pas si #moderne que ça !



On peut être pour ou contre la politique d’Emmanuel #Macron. Et j’avoue comprendre peu son écroulement dans les sondages, sauf à considérer que les électeurs (et les sondés) n’écoutent pas les programmes (ce qui est sans doute le cas). Parce que ce qui me choque dans la politique du Président n’a rien à voir avec des évènements estivaux, mais c’est bien sa logique économique et sociale qui était énoncée et donc parfaitement connue.
Passons sur l’empressement  diminuer le déficit budgétaire pour atteindre vite les fameux 3%, et le risque pris d’éteindre une reprise timide. Après tout, c’est un engagement pris, alors….

Cohérence 

 Ce qui me frappe le plus réside dans la cohérence d’ensemble de mesures qui, prises séparément prennent bien moins sens que prises comme un ensemble (1). Considérons ainsi la réforme de l’ISF, qui sort du dispositif les actifs mobiliers, celle du code du travail, l’augmentation du plafond de recette des auto-entrepreneurs, et quelques autres broutilles – dont les emplois aidés – et on a un dispositif évident de précarisation du travail accompagné d’une faveur faite aux détenteurs de patrimoines financiers (qui se portent d’ailleurs fort bien comme le montre T. Piketty)
Disons tout net qu’un modèle favorisant le travail non-salarié et la gestion patrimoniale des firmes (mieux vaut valoriser son entreprise que de faire des bénéfices) a quelque chose d’inquiétant, de très start-up,  et de disruptif à souhait. C’est certes branché, mais ne peut en rien tenir lieu de règle générale dans l’économie. D’ailleurs, ce modèle commence à produire à son tour une certaine conflictualité montrant bien combien les rapports sociaux ne peuvent se limiter au rapport dérégulé entre un prolétaire et un donneur d’ordre.
Autant le travail libéral peut être noble – et bien payé – pour certains métiers, autant il peut ressembler au travail salarié à la tâche de jadis qui a, in fine, donné naissance à un statut comme le fût celui des dockers à travers le monde. L’excès produisant l’excès. Du coup, voir Emmanuel Macron fustiger le travail détaché et la Pologne prend un tour singulier. Dépourvu de droits, de plus en plus de travailleurs n’ont pas besoin d’être des polonais détachés pour connaître précarité, faible couverture sociale et faible revenu.  Le nombre collosal de travailleurs indépendants dans certains secteurs en Europe – je pense par exemple aux transports au sens large – et ce depuis des lustres, a d’ailleurs permis de s’abstraire régulièrement de tout droit du travail au profit des seules règles de sécurité, heureusement  réglementées au niveau Européen pour le transport public routier (poids lourds) par exemple.  Et c’est sans compter sur les statuts qui, ici où là, permettent à des « auto-patrons » de se libérer de contraintes sociales et administratives ou fiscales. 

le stade suprême...

En tant que forme ultime de libéralisation du travail, ce travail indépendant avait acquis un stade supérieur de développement au XIXème siècle avec l’essor de l’artisanat batelier, où, « avantage singulier », on vit et on dort avec son outil de travail (la péniche) et au surplus en couple ! L’indépendance dans la super-dépendance !

Le transport a toujours aimé ces formes ultimes, souples et peu onéreuses, certains capitalistes en rêvent toujours… Mais que les apprentis sorciers soient prudents, comme pour les dockers, ces formes sociales d’organisation fabriquent des poujadismes mécaniques et enfantent des réglementations étonnantes, au détriment de tous d’ailleurs. Le libéralisme vanté est alors bien loin.
(1) Je mets ici de côté la hausse de la CSG en particulier pour les retraités. 

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