#Fret-Sncf : passer de l’émotion comptable à un vrai projet innovant.

La Cour des Comptes vient de s’émouvoir dans un référé de la situation de fret Sncf.  L’émotion est compréhensible. Un déficit récurrent d’environ ¼ du chiffre d’affaires, une baisse de part de marché tant par rapport à la concurrence routière que celle des autres compagnies ferroviaires, une dette croissante… tels sont les raisons de l’émotion. Pourtant, les choses sont en réalité bien plus graves. En effet, il convient de rappeler que le fret ne paie pas – loin de là – un péage couvrant les coûts d’infrastructures, et que, j’ai pu contester ici l’application faite des IFRS à l’évaluation des actifs de Sncf-Réseau.  Mais il est encore plus inquiétant : alors que le monde routier se projeté de manière dynamique vers un nouveau modèle – mêlant l’abandon progressif des énergies fossiles et l’autonomie des véhicules – le fret ferroviaire paraît bien incapable de tracer une perspective innovante. Le transport combiné continue de fonctionner sur des bases dépassées, sous-productives, et précaires.  Du coup le cri d’alarme de la Cour demeure ce qu’elle doit d’ailleurs être, une émotion comptable ! Or tout indique que c’est le modèle économique du fret ferroviaire qu’il faut enfin repenser.

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