#Europe, #Valeurs contre #subsidiarité
Le spectacle que la
démocratie Européenne nous donne à voir est un peu perturbant. D’un côté un
référendum sur l’indépendance est interdit et combattu puis conduit à la
suspension annoncée du gouvernement catalan, de l’autre les lombards et les
vénitiens ont voté pour conquérir une autonomie plus large dans la
légalité. D’un côté des gouvernements
peinant à trouver des majorités cohérentes – comme l’Allemagne -, de l’autre la
presse qui se gausse de l’hétérogénéité de la majorité au pouvoir en catalogne.
D’un côté un président de la république français issu d’une élection au taux
d’abstention record (25%) contre un candidat d’extrême droite, et de l’autre
une critique radicale du taux de participation catalan dans le cadre d’un
scrutin interdit et réprimé par la Guardia Civil. Et bien sûr je ne parle
nullement de la montée des souverainistes et autres mouvement d’extrême droite
dont les progrès deviennent criants en Europe (Autriche, France, Slovaquie
etc..).
De tout cela on pourrait tirer l’idée que c’est du côté des
valeurs, de la démocratie, et de l’action résolue de l’Union Européenne face
aux grands défis de l’heure, que les gouvernements européens allaient se
retrouver et se battre, au lieu de quoi ils soutiennent la raide conception
offciellement constitutionnaliste du gouvernement Rajoy. La subsidiarité sans doute, qui conduit à ne
pas vouloir tenter d’ouvrir la voie du dialogue quitte à devoir ensuite régler,
chéquier à la main, la facture de la crispation. Car au fond, à force de vouloir ne faire que
de l’intergouvernemental, en négociant des accomodements avec certains états
comme le Royaume Uni, jusqu’à accepter son chantage raté ayant conduit au
Brexit, l’Europe oublie qu’elle n’existe que parce qu’elle porte des valeurs et
une volonté farouche de construction commune.
Comment d’ailleurs accepter que nos Etats (dont l’Espagne)
ne reconnaissent pas de par le monde les mêmes Etats, comme c’est le cas pour
le Kosovo. Comment accepter que l’UE négocie avec la Turquie qui ne reconnaît
pas l’un de ses membres (Chypre) ?
Et tout cela avec une haute
représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de
sécurité, censée exprimer LA diplomatie de l’Union. « Realpolitik » ?
Soit. Mais alors, acceptons au nom du même principe de chercher une solution à
la question catalane avant que la situation ne devienne dramatique, et pour le
moins coûteuse pour tous.