La parabole de la #cordée du président #Macron

L'expression des représentations sociales à travers des formules visant à faire de la pédagogie en direction du plus grand nombre a un grand avantage.
Leur forme caricaturale simplifie les choses, les résume à merveille. Plutôt que de relever dans le discours du Président #Macron, les points qui le marqueraient plus ou moins "à droite" ou "à gauche", force est de constater qu'il nous offre lui même les clefs permettant de le comprendre grâce à l'image qu'il choisit de nous vendre.
Pour lui, la société serait un ensemble cordées dont les nantis - dont la richesse découlerait de leur talent - seraient les premiers de cordée, et tireraient donc l'ensemble.  Aidons donc les premiers de cordée et tout ira mieux dans notre société. Il ne s'agit pas, pauvre ignares, de croire en une théorie du ruissellement, mais bien, plus simplement d'une défense du capitalisme libéré de ce qu'il perçoit comme l'illusion d'une fiscalité redistributive. 
Pour lui le développement du capital est le seul moyen de développer l'emploi et les revenus, ce qui conduit donc à favoriser fiscalement le patrimoine financier et ses profits divers (revenus et plus-values). Parallèlement le non productif -singulièrement le retraité ou le propriétaire d'actifs immobiliers - est stigmatisé. La pensée n'est pas révolutionnaire. Elle est néo-classique et fût dénoncée par Keynes il y a bien longtemps.  Le credo de notre président est un peu le pendant de la justification de l'exonération fiscale des aristocrates de jadis. Une sorte de compensation du rôle joué par une classe vaut bien, n'est-ce pas, quelque privilège. En soi la question de l'inégalité des revenus et celle des patrimoines ne se pose pas (elle serait même vertueuse et incitative), et il convient de tout faire pour garder chez nous ceux qui seraient tentés par la fuite vers d'autres cieux fiscaux.
Et si vous voulez vraiment parler d'inégalité, c'est de celle face à l'emploi qu'il convient de parler, et celle-ci résulterait de la formation, résumant ainsi "Les héritiers" de Bourdieu et Passeron, à un simple problème technique. 
C'est au prix de telles simplifications que la politique devient fascinante. Quand l'image se substitue au flou, le propos devient ainsi subitement révélateur.

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