#Panne ferroviaire de Montparnasse : où com' et confusion n'expliquent rien
Je m’interroge. Entre les injonctions dénonçant
l’intolérable et sommant le Pdg de Sncf réseau de s’expliquer devant la
Ministre, et les articles de presse reliant la dette ferroviaire aux
hésitations stratégiques de l’Etat et de l’entreprise, j’ai du mal à perçevoir
une approche sereine de ce qui s’est passé le week-en dernier à
Montparnasse.
Un bug cacherait-il tout
cela ? Nécessirait-il une communication affirmant une autorité
illusoire ? A vrai dire je ne crois pas.
Ce qui est advenu est un simple bug dans un programme
manifestement mal testé, prenant place dans un vaste « programme de développement
et déploiement de MISTRAL NG », le futur outil de Commande Centralisée du
Réseau/CCR. A qui la faute ? Au sous-traitant, Atos, titulaire d’un marché
d'une durée de 12 ans consistant « à
regrouper la commande/contrôle des installations de signalisation (actuellement
gérée par 1.500 postes d'aiguillage), et la régulation des circulations
(actuellement 21 centres régionaux) au sein de 16 centres, supervisés et
coordonnés par un centre national » ? A Sncf-Réseau, le donneur
d’ordre, héritier du contrat signé par RFF à la fin de son existence pour 96,3
millions d’€ ? Au contenu du contrat et de ses clauses ? Aux
conséquences passées de la cohabitation entre RFF – sans grands moyens
techniques et humains – et la SNCF, gestionnaire délégué ? C’est qu’évoquer l’erreur humaine dans un
domaine qui ne devrait pas en souffrir, où l’on joue dit-on avec de vieux
systèmes d’exploitation pour un programme dont l’horizon est de 2030, choque un
peu (beaucoup). Ce qu’il faut c’est comprendre, expliquer, éclairer, et sans
doute essayer de ne plus tout mélanger. Faire les gros yeux tout comme imputer
le bug à la dette ne règlera rien.