Avantages et privilèges : « tant que le petit peuple se jalouse, son regard se détourne »

Avantages et privilèges : « tant que le petit peuple se jalouse, son regard se détourne »

C’est dit, à l’heure où on privilégie ouvertement les revenus et les plus-values du capital le gouvernement veut continuer à s’attaquer aux prétendus avantages et privilèges des salariés et retraités.  D’évidence le statut des cheminots comme le privilège d’être retraité, en vie  - éventuellement en bonne santé – et doté d’une espérance de vie majorée sont des avantages. Souvent gagnés à coup de travail – pas toujours bien payé – et de cotisations, mai peu importe.
Je suis à vrai dire ulcéré non par ce constat, mais par les conséquences qu’on en tire. Les extraordinaires « enrichissements » des  actionnaires (il n’y a qu’à lire les classements de Forbes), n’ayant pas l’honneur d’être dénoncés et fiscalement ou politiquement attaqués avant d’être réduits, il reste donc la piétaille.
Mais quelle injustice ! D’abord parce que, parmi les dénonciateurs de privilèges il y a beaucoup de « privilégiés ». D’abord les journalistes – qui bénéficient d’avantages fiscaux –,  les universitaires, dont les conditions de travail sont avantageuses, mais aussi un infinité de gens qui bénéficient de véhicules, de téléphones, de « notes de frais », de repas gratuits et autres menus avantages.
Et la retaite des cheminots nous dit-on ! Bien sûr la retaite. Mais les conducteurs routiers ont, de haute lutte, obtenu le bénéfice du "congé de fin d'activité" (CFA) dès 57 ans, ce qui est aussi  sans doute un « horrible avantage », mais ne résulte pas d’un statut ! Jusqu’à quand ?
Eh oui, la situation est horrible, injustifiée, scandaleuse disent-ils. Les salariés comme les travailleurs indépendants de tout poil bénéficient d’avantages. Je suis certain que l’épicier se nourrit comme le restaurateur sur son entreprise, que l’agriculteur mange ses légumes, que le concessionnaire auto roule gratis, jusqu’au marchand de journaux qui lit la presse à l’oeil … et si l’agent du fisc paie bien ses impôts, il bénéficie, scandaleusement bien sûr, d’une retraite et d’un emploi garantis. Et avec quelle paie !! (Ah ! Non, là je me trompe).

 Alors taxons, et si possible supprimons ces privilèges, c’est ainsi, au terme d’un raisonnement surréaliste qu’on attaque le statut des uns pour ne pas parler de projets stupides et de financements insoutenables, et qu’on relance les fameux PPP (partenariats public-privé).  Car dans ce bas monde les prétendus privilèges du plus grand nombre forment de grandes rivières qu’une main avisée voudrait bien détourner. La question c’est bien sûr de savoir au profit de qui, car s’il s’agit de savoir pourquoi, vous avez la réponse : tant que le petit peuple se jalouse, son regard se détourne.

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