#Sncf : Discours de la méthode (Chiffon rouge et faiblesse stratégique)

Sncf : Discours de la méthode

La volonté de « réformer » le ferroviaire, suppose que quelque chose ne fonctionne pas bien. Cela nous le savons, et pour certains, depuis longtemps. Mais il est clair que les voies possibles de réforme divergent. Entre le « programme » mis sur la table de 7 mars 2018 par la CGT – un document approfondi – et le rapport de J.C. Spinetta, il y a des divergences d’analyse majeures, et des orientations incompatibles. Pourtant, dans le discours des deux il y a quelques vérités : celles d’échecs, d’erreurs, dont la responsabilité incombe à l’Etat – en grande partie – et à l’entreprise, incapable de relever certains défis (hélas !).
Fronts secondaires
Il y a donc, inéluctablement autour de cette volonté de réforme – partagée – non seulement des divergences majeures, au-delà même de celles entre CGT et Gouvernement, mais des points de blocage (ou de conflit) parfaitement identifiables. Or dans cette affaire le gouvernement a choisi de mettre en avant certains de ces points, parfaitement secondaires par rapport aux objectifs pouvant faire consensus (dette, reconquête de certains marchés, entretien et régénération du réseau….), mais cristalisant l’opposition des cheminots.  On l’a dit, la question du statut est, à court terme, totalement secondaire, or les problèmes de la SNCF se manifestent aujourd’hui et risquent de s’accroitre à court terme.  La méthode peut donc surprendre, sauf à considérer que la volonté du gouvernement est de faire plier les cheminots sur un front secondaire avec l’appui des sondages, et passer le reste sans grand débat public.

Statuts
La question du statut de la SNCF est de même nature. Certains laissent entendre que c’est une nécessité que de transformer la SNCF dès lors qu’elle doit aborder la concurrence en raison de la jurisprudence dite de « La Poste » qui considère que le statut d’Epic est intrinsèquement une aide publique illégale dès lors que le dit Epic est sur un marché concurrentiel. Pourquoi pas en effet, sauf, qu’à ma connaissance personne n’a évoqué cette question pour le fret. Un argument qui pourrait être reçevable pour « mobilité » mais pas pour « réseau ». Reste qu’on peut comprendre. Mais alors pourquoi ne pas en parler, et exposer comment – à l’instar de le DB (allemande) – une SA détenue à 100% par l’Etat se contenterait uniquement de rentrer dans le droit commun des faillites, ce qui, semble-t-il suffirait à Bruxelles.

Chiffon rouge et faiblesse stratégique

La faiblesse des propositions concrètes ou stratégiques fait le reste. En mettant en avant une stratégie claire et des choix concrets, on peut rechercher à la fois un consensus et à tout le moins un diagnostic partagé et un minimum d’accord sur certaines lignes d’action prioritaires. Or la méthode choisie conduit à favoriser l’inquiétude d’autant que l’argumentaire et les analyses portant sur la question de l’ouverture – obligatoire – à la concurrence n’est que peu illustré et documenté. Il est dès lors difficile d’avancer dans le brouillard dès lors que les seules « nouvelles » sont fortement symboliques et mal justifiées.

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