#Réforme #SNCF : le bug idéologique

Le gouvernement français a voulu modifier radicalement les règles sociales.
Partant, il a prôné un système où l'accord d'entreprise prédomine. De même, il explique qu'il faut que la SNCF devienne une entreprise à part entière, débarrassée du statut d'EPIC, et de celui de ses agents.
Or, chaque jour qui passe met en lumière un énorme bug : le gouvernement, si prompt à expliquer qu'il fait ce qu'a promis Emmanuel Macron, montre chaque jour qu'il ne veut aucunement assumer ces transformations.
L'exemple de la commande de TGV annoncée par M. Le Maire, est un premier exemple accréditant qu'on ne va pas profondément changer le rapport Etat-Sncf.
Le second exemple est celui de la concertation menée sur la réforme. Le gouvernement la mène, en dissimulant une partie du dossier (fret, dette, etc..), et en ne négociant pas véritablement.
Au surplus, les négociations de la convention collective et de l'éventuel accord d'entreprise se substituant au statut non seulement tardent, mais ne sont pas véritablement mis en avant, et encore moins laissées entre les mains des "partenaires sociaux".
La contradiction est évidente. L'Etat veut continuer à décider, imprimer le tempo, il ne s'en remet nullement aux cheminots et à leurs dirigeants à qui il ne clarifie pas les conditions financières de l'exercice.
D'où le bug. Bug aussi la fabrication involontaire, sans doute, de cette perception : "sont-ils incompétents ou machiavéliques ?" "Fabriquent-ils des rapports de force tendus pour opposer des fractions de la population les unes aux autres ou, par maladresse ?"
Jusqu'à hérisser des députés ne comprenant pas qu'on ne clarifie pas la question de la dette, ne serait-ce que vis à vis de Bruxelles (critères de Maastricht obligent).
Tout ceci conduit donc à une évidente contradiction politique et idéologique. La République peut difficilement vouloir "en même temps" que son chef décide de tout, et convier le bon peuple à acclamer le libéralisme.

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