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LASSITUDE
Tout indique qu’une certaine lassitude s’empare de la société française à l’égard du conflit à la SNCF. Par la magie d’une réforme engagée à l’envers, d’une attitude peu ouverte et d’un sens aigu des affirmations non étayées, la lente évolution du « dossier » n’en finit pas de laisser les cheminots et les spécialistes sur leur faim. Et l’auditoire – je veux dire les citoyens et les journalistes - et les clients de la SNCF se lassent. Les cheminots aussi d’ailleurs. Quand il faudra faire le bilan coûts-avantages d’une réforme engagée avec bien peu d’expertise et de compétence, on sera probablement effarés. Mais ce sera plus tard, si toutefois on fait un jour le calcul.
Pourtant, on en sortira bien, enfin, on en sortira de ce conflit. Bien ou mal, chacun préférant bien entendu pouvoir chanter victoire. Mais la collectivité, qu’aura-t-elle gagné ? Le sujet de dissertation vous tend les bras. N’hésitez pas, lancez-vous ! Mais attention, l’examinateur peut être sévère et refuser les phrases creuses, les pétitions de principe ou les dogmes.
Mais comme rien n’arrive tout seul, il faudra aussi faire avec le prochain chantier dans les transports terrestres : celui du projet de vignette poids lourds. L’objectif affiché n’est bien entendu pas à verser à l’actif d’une politique d’ensemble, mais de la « recherche de sous ». Il faut, c’est connu, plus de sous pour assurer l’essentiel des dépenses publiques d’infrastructures. Thème d’autant plus risible que personne ne remet en cause les projets les plus douteux ou les plus coûteux. Mais il est aussi effarant la France envisageant une vignette (alors qu’elle a déjà une taxe à l’essieu) au moment où on pense l’interdire en Europe au profit d’un système de péage kilométrique. Et les organisations patronales de routiers ne manquent pas de rappeler leur opposition, en mettant en lumière leur contribution en taxes et péages spécifiques, en regard des dépenses. Il faut dire que la complexité du système laisse rêveuse sans qu’on soit convaincu de son impact réel, ni d’ailleurs de son équité. Mais ce qui est perfectible, et pourrait utilement trouver dans la cohérence et la simplicité une nouvelle justification, à l’heure où notre transport international est sinistré et le cabotage en pleine forme, s’apprête à devenir un peu plus illisible, et donc énervant. On aura donc un nouveau conflit à moins que l’intelligence ne revienne.