Echec de l'#écologie politique dans les #transports ?

L’écologie politique serait frappée, chez nous, d’impuissance. La cause principale en serait notre organisation du pouvoir politique, et le poids excessif des lobbies. Derrière cette excuse – ou ce constat – il y aurait une difficulté à convaincre, d’abord le reste du gouvernement, et ensuite la société civile. En gros, on serait politiquement d’accord ou sensible, et pratiquement inactif, voire rebelle. 

À vrai dire cette présentation me gêne. Non que je conteste l’échec relatif des ministres chargés de l’écologie en France, mais la nature même de cette impuissance. 
Le principal problème de l’écologie politique est d’une part de clarifier les stratégies de transition énergétique et de développement durable, tout en les déclinant « programmatiquement », jusqu’à leur mise en œuvre concrète.  
• Sur les stratégies, pour ne prendre que les questions pour lesquelles j’ai quelques compétences ou expériences, il me semble bien qu’elles fassent largement défaut. Les actes politiques précèdent souvent l’expression de discours de cohérence, jusqu’à l’absurde. Ainsi en fut-il de la réforme de la SNCF. Le drame, sans doute, fut que cette absence se traduise ensuite mécaniquement par l’absence de concertation véritable et de réflexion stratégique parmi les représentants du peuple au Parlement. Pourquoi en est-on là ? La réponse est, hélas, sans doute évidente. Il est plus facile de parler des grands objectifs ou des principes que de la stratégie permettant d’atteindre les buts fixés. De ce point de vue, le Grenelle de l’Environnement a eu un effet nul sur la réalité du transport de fret, et ce pour une raison simple : il n’y a jamais eu de stratégie, mais l’énoncé d’objectifs ambitieux sans lien réel avec les mesures suggérées. 
• La question programmatique est fondamentale. Ayant dit comment on compte parvenir aux objectifs poursuivis, les programmes d’action ou d’intervention doivent décliner l’articulation des moyens nécessaires. L’abandon de la notion même de « plan » a abouti chez nous à l’absurde. Non seulement les objectifs ne sont pas inscrits dans une stratégie, mais on ne prend plus le temps de définir concrètement les moyens de les atteindre.  Ainsi, il y a une incohérence totale entre les discours et les actes, mais aussi entre les objectifs poursuivis et les moyens épars mis en avant. Je n’aurai pas la cruauté de mettre en rapport les actes concrets récents et les discours généraux.

Cette double absence explique largement l’échec de l’écologie politique « en actes » dans les transports. 
• Mais il y a pire. L’absence de stratégie et de programmes crédibles (ce qui n’empêche nullement de ne pas remettre en cause des décisions contestables passées), pousse inexorablement à la pratique du « garbage can ». Les ministres viennent piocher en effet dans la corbeille où gisent des idées ou solutions éparses et toutes faites permettant de « répondre » aux préoccupations écologiques ou plus prosaïquement de la politique des transports. C’est ainsi que renaissent les idées les plus simplistes et les plus naturellement technocratiques. Taxes, redevances, par exemple, viennent utilement désigner le coupable et la punition à infliger. 

C’est donc la prochaine marche à franchir pour l’écologie politique dans les transports : créer un lien crédible entre les objectifs affichés, la stratégie énoncée et les programmes et moyens mobilisés. 

PS. 

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