#Lyon-Turin ? Courage !


Lyon-Turin, son tunnel, ses accès, ses traités n’en finissent pas de « faire parler ». 
Le drame selon l’un de ses farouches opposants, c’est, qu’en fait, on n’en parle pas vraiment. On s’intéresse surtout aux différences de vues au sein du gouvernement italien, qui, reconnaissons-le, ont le grand mérite, d’un point de vue français, d’être  nées au sein de l’alliance improbable entre des populistes et… d’autres populistes, mais de droite.  Le clivage offert à la vue du monde ne s’en traduit pas moins par le respect de l’accord électoral qui prévoyait un réexamen approfondi (étude coût avantage du projet), et le rapport étant négatif, la demande du blocage de tout appel d’offre.
Mais pouvoir relier populisme, Lyon-Turin et Europe dans un même plaidoyer redonne des ailes aux défenseurs du projet, tant en Italie qu’en France, alors même que le plus simple serait d’accepter une évaluation pluraliste, contradictoire et transparente. 
Pourquoi donc la Ministre des Transports française, a-t-elle voulu dire que le projet était inscrit dans son projet de Loi sur la Mobilité alors que l’on ne peut que lire dans l’exposé des motifs ces mots : « La France entend se placer dans le cadre des traités internationaux concernant la réalisation de la section transfrontalière. Les échanges sont en cours avec l’Italie pour préciser les modalités de cette réalisation, dans le cadre de la société́ de projet binationale qui bénéficiera de ressources dédiées pour ce qui concerne la participation française au financement de la section transfrontalière. »
L’étude d’impact du projet de loi est d’ailleurs explicite. La programmation des infrastructures présentée en septembre a été établie « hors les besoins de financements directs du Canal Seine Nord Europe et de Lyon-Turin ».  
Nous sommes donc au milieu du gué. On fait comme si les questions étaient résolues alors même qu’elles ne le sont pas, et que l’intérêt même du projet est toujours vivement discuté. Il l’a été dans le passé tant par les inspections générales françaises que par la Cour des Comptes, comme il l’est par le récent rapport remis au gouvernement Italien par Marco Ponti.

Alors pourquoi ces discours sans réelle conséquence chez nous ?  Rassure-t-on sans budget, sans programme, et sans accord entre les parties ?  La vraie voie ne peut-être que celle d’une évaluation pluraliste, contradictoire et transparente. Ce que semble souhaiter aussi la Présidente de la Commission des Transports du Parlement Européen. Que ne le fait-on ? 

P.S. 

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