#Lyon-Turin. Après la lettre d'Elisabeth #Borne : J'ai eu peur
#Lyon-Turin. Après la lettre d'Elisabeth #Borne : J'ai eu peur
Il faut l’avouer, j’ai eu peur.
Elisabeth Borne vient en effet d’envoyer une lettre au Préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui commence par ces mots magiques : « Le projet de ligne nouvelle ferroviaire Lyon-Turin doitcontribuer au report modal, de la route vers le fer, du trafic de marchandises traversant les Alpes franco-italiennes, et à la réduction des impacts environnementaux des flux routiers dans les territoires traversés (…) ».
Alors oui, ce « doit »en dit tellement long que je me suis dit qu’après l’étude pour le moins négative de la commission présidée par Marco Ponti en Italie, une étude française avait dû la contredire sans appel. Eh bien pas du tout ! On n’en dit d’ailleurs rien du tout… et la prise ministérielle ne reflète pas le moindre doute ! L’évaluation contradictoire ce sera pour plus tard… peut-être.
A cette analyse nous ne répondons rien, nous (enfin le gouvernement) français, et continuons à croire à la magie de la ligne nouvelle, ses accès et son tunnel de base. Une banale réponse à 26 milliards d’Euros à l’injonction de report modal pour le fret, et la réduction des impacts environnementaux des flux routiers. C’est tout simple.
Et vous remarquerez sans doute que tout Lyon-Turin ne se résume plus qu’à cette seule idée : transférer du fret entre Lyon et Turin.
Mais au fait, à quoi sert cette lettre ?
A prévenir le préfet que la Ministre a demandé à SNCF-Réseau d’étudier les aménagements d’infrastructure à réaliser sur les voies d’accès au tunnel de base, et à lui demander de présider le comité de pilotage des études.
Encore une fois, j’ai eu peur.
Cette longue lettre ne fait qu’annoncer études et concertations. On ne décide donc rien bien entendu – tout ayant été reporté dans le temps conformément au rapport du COI – mais étudier remet du baume au cœur des partisans du projet. Et ils ont déjà manifesté leur contentement.
Comme disait un ami expert en transports : « Observer la saturation, si j’ai bien compris, voilà un bon programme et cela passe par l’analyse d’une trajectoire pour retrouver les trafics d’il y a 20 ans. On se retrouve donc presque 40 ans en arrière et cela nous rajeunit : sauf que maintenant il faut aussi compter avec un scénario d’autoroute électrique qu’envisage aussi le CGEDD. » Et en me replongeant dans mes archives j’ai relu les prévisions merveilleuses pour l’autoroute A 43 dont l’histoire (et la Cour des Comptes comme les bilan avant-après de la LOTI) nous rappelle les erreurs, et l’actualité les déficits.
En attendant (sic) les gens se contentent d’attendre que des solutions concrètes soient mises en œuvre pour développer le transport combiné rail-route sur l’axe, qui, par la magie des péages routiers, se trouve compétitif.
P.S. 10/4/2019