#Transport #Routier : Pour quelques millions €
#Transport #Routier : Pour quelques millions €
J’avoue ne pas comprendre. Comment et pourquoi un ministère - ne personnalisons pas - peut s’obstiner à chercher moins de 500 millions d’€ de ressources nouvelles (par ailleurs bien insuffisantes) pour financer des infrastructures, alors que la seule TICPE s’est alourdie de 2,3 milliards en 2018 ?
L’idée est d’autant plus curieuse que le secteur du transport routier - à qui l’on réclame ce surplus de taxe (ils disent baisse de ristourne) - n’a pas réussi en 2018 à répercuter dans ses prix l’évolution de ses coûts.
Un ami a évoqué une idée : la taxation des routiers serait symboliquement celle des « méchants », et un signe positif envoyé aux gentils « environnementalistes ». Il désigne ainsi les faux écolos prompts à se féliciter des mesures punitives exemptes de conséquences structurelles positives.
C’est hélas probablement vrai. Un petit coup de bourre-pif aux routiers remonte sans doute le moral d’une partie de l’électorat. On a le bilan carbone sélectif.
Mais quel calcul bizarre, que de ne pas écouter la profession (qui sait bien que le gazole acheté en France sert peu aux étrangers moins taxés), et de risquer non seulement l’incompréhension, mais la révolte. On aime les gilets et les bonnets chez nous ! Les gouvernants préfèrent finalement, souvent, céder que de décider dans le calme et la réflexion.
Sauf que, dans ce monde de la communication, les victoires possibles des uns, peuvent laisser présager des contreparties idéologiques victorieuses. La diabolisation de l’autre.
Regardons de près cette histoire de taxe. Un manque à combler dans le budget de l’Afitf, abstraction juridique mise en lumière par la Cour des Comptes. Un manque à combler par rapport à un programme qui n’est pas programmatique et exclut, naturellement, ce qui coûte cher comme Lyon-Turin. En face de quoi, bien entendu, comme en face des besoins énormes d’entretien et d’investissement lié à la transition écologique, quelques centaines de million ne pèsent par grand chose.
Nous vivrons donc un petit psychodrame, dont l’issue nous est inconnue, tant l’exaspération risque de dépasser les prévisions. Au nom de quoi ? L’affirmation de principes et d’une stratégie que l’on cherche encore.
P.S.