#Transports de fret #Transition #Ecologique :L’attente est notre problème
L’attente est notre problème
Parler de transition écologique et de développement du rail en matière de fret devient de plus en plus délicat en France. Du moins lorsqu’on est Ministre en charge des transports, et a fortiori responsable de la politique de transition écologique, ou encore Président de la Sncf.
Tout le monde connait les faits. Aujourd’hui le transport sur notre sol est réalisé essentiellement à près de 90 % (hors oléoducs) par le mode routier. Or celui-ci n’est pas « vert » comme on dit. Or, depuis les annonces toniturantes de Nicolas Sarkozy ou de Jean Claude Gayssot, les concurrents routiers et fluviaux perdent en parts de marché.
Pour faire simple, depuis 1990 le seul rail a perdu 11 points de parts de marché. Quant au « combiné rail route », espoir et modèle s’il en est, il est passé de 14 à moins de 7 milliards de tonnes km depuis la fin des années 1990. Après un effort louable tout s’est écroulé. On a donc l’impression qu’on « fait » le contraire de ce qu’on prétend faire.. Et bien entendu on n’explique rien ; on se contente d’annoncer une prochaine taxation et l’effet magique d’une loi sur la mobilité.
Or, pour qui connait un peu le transport, on sait parfaitement bien que la question des parts de marché, comme des niveaux d’émission du transport routier de marchandises dépend très peu des prix des carburants (et donc des taxes), a fortiori sur un marché ouvert et non harmonisé fiscalement et dépourvu d’offre alternative crédible.
Pour prendre les choses simplement, il y a d’un côté la question de l’avenir de la motorisation des poids lourds, et de l’autre, celui de l’évolution de l’offre de transport non routier. Pour le « camion » on a manifestement plusieurs pistes non exclusives, mais une stratégie bien floue, et des moyens publics homéopathiques. Or l’urgence climatique requiert - aussi bien d’ailleurs que l’écologie locale - des moyens massifs vivement mobilisés. Les transporteurs attendent.
Du côté de l’offre force est de constater que l’on cherche toujours les stratégies gagnantes... au point de miser sur des technologies de niche (Viia), ou de continuer à prôner des grands projets à l’impact dérisoire, comme Lyon-Turin, extrêmement coûteux. Or face un un problème aussi limpide, et des enjeux aussi massifs, on attend toujours l’énoncé des voies et moyens pour transformer radicalement la crédibilité économique de l’offre multimodale. Là aussi, on attend.
« L’attente » aujourd’hui, c’est finalement le résumé de notre problème.