#Corse #Carburants Des actes
Une nouvelle fois le débat s’est engagé sur les prix du carburant en Corse.
On se rappelle que ceux-ci sont supérieurs à ceux pratiqués en France continentale, bien que la TVA soit moindre en Corse (13% au lieu de 20 %). L’écart, entre les deux marges hors taxes sur le gazole est « en moyenne » de l’ordre de 11 centimes à 16 centimes selon les micro-régions. Nous disions 13 en moyenne dans un précédent papier. On n’en finit plus depuis septembre 2018 de discuter - sans chiffres complets et sans les détails indispensables - de ce fameux écart. Si le surcoût « avéré » peut être par excès évalué à 6 ou 7 centimes, il en reste au bas mot presque autant à expliquer.... sans que les réponses ne soient convaincantes.
Entendons-nous. Il n’est pas anormal que les marges moyennes varient d’un lieu à un autre, d’un pays à l’autre. Celles de Belgique, réglementées, sont plus faibles qu’en France ou en Allemagne. Mais les écarts sont ici et là modérés...
On attend l’oracle
Désormais on attend comme un oracle le verdict de l’Autorité de Concurrence. Soit. Mais quelles conclusions en tirera-t-on (selon l’ampleur et la profondeur de l’analyse d’ailleurs !) ? On entend dire qu’on ne souhaite de toutes façons pas réglementer ou dupliquer un système comparable à celui des Dom-Tom qui, d’évidence, n’a pas tout résolu. Mais encore faut-il poser convenablement le problème. L’idée est simple : le marché étant très imparfait (monopoles) on peut réglementer les prix (article L 410-2 du Code de Commerce). Encore faut-il avoir une vision claire des réalités du marché et des relations entre acteurs, et apporter la démonstration que nous sommes ou pas en présence d’une situation «(...) où la concurrence par les prix est limitée en raison soit de situations de monopole ou de difficultés durables d'approvisionnement (...) ». Dans ce cas on pourrait en déduire ce qu’il faut réglementer et comment. C’est précisément tout le problème. Si on se contente de plafonner marges de gros « en Corse », les tarifs du DPLC au niveau « des coûts plus une rentabilité normale des capitaux », et les marges des pompistes, ... on ne changera rien, ou pas grand chose.
L’important c’est bien la « formation » des prix payés par le consommateur. Il ne peut y avoir de solution réglementaire, que si la une transparence des coûts des maillons de la chaîne d’approvisionnement pétrolier de la Corse existe. On saurait alors s’il est possible ou non pour la Corse de ne plus se distinguer par des niveaux de prix qui sont vécus comme « anormalement hauts ». Encore faut-il avoir confiance en ses moyens de connaissance et les mobiliser. Ce qui aujourd’hui relève de l’Etat et de l’autorité de concurrence. Et ne cherchons pas uniquement « en Corse » ce qui peut se nicher ailleurs....