Le loto #ferroviaire A quoi sert le « plan de soutien » ?
Le gouvernement a décidé de mettre en place un « plan de soutien au secteur ferroviaire ». Après un rappel consistant à dire qu’on de peut et ne doit pas tout attendre de l’évolution des technologies routières pour atteindre la neutralité carbone en 2050, le projet gouvernemental nous indique son objectif : « améliorer la qualité de réseau pour augmenter l’offre de trains ». Soit. On avait compris que le réseau n’était pas au top ces temps-ci.
On aurait aimé à ce stade, et au moins sommairement qu’on nous explique comment, et qu’on en chiffre les enjeux. Mais passons. Alors de quoi s’agit-il ?
- D’abord nous dit-on régénérer et moderniser le réseau, en « tenant compte de l’évolution des techniques ». Tenir compte... ! l’inverse eut été coupable, et on croyait tous que c’était acquis. Mais bon. Faute avouée...
- Réinvestir aux côtés des régions..., dans les lignes de desserte fine (territoires moins denses...). On peut être surpris que sur ce terrain, rien ne soit dit sur la façon de le faire. Sans être rabat-joie, la norme Euro des autorails mériterait d’être vérifiée ! Mais bon, on peut penser que les collectivités veilleront au grain. Reste que celles-ci ont un gros problème actuellement comme autorités organisatrices. Est-il prévu de le régler ? On ne sait.
- Accélérer les travaux de qualité d’accueil, soit !
- Et « adapter le réseau ferroviaire pour développer le transport de marchandises » et l’on cite ensuite la desserte au plus près des entreprises (embranchements peut-être ? ), puis les plate-formes logistiques (Idem ?) et les ports.
Que se cache-t-il derrière d’adaptation du réseau ?
On comprend par la suite pour le fret, à la lecture des indicateurs que l’indicateur retenu concerne les « plate-formes multimodales construites ou rénovées ». L’idée de rendre le système plus efficace, plus moderne et d’arrêter de faire une fixation sur le système Modalohr n’est pas à l’ordre du jour.
J’ajoute en passant que l’idée de revisiter le programme d’investissement en fonction de ces annonces ne serait pas inutile, comme d’ailleurs la remise en cause de grands projets manifestement problématiques, comme le Lyon Turin.
Et on attend bien sûr, que comme le réclame le conseil d’Etat, on s’engage pour une fois dans une vraie démarche pluraliste et transparente d’évaluation des politiques publiques !! On risque d’attendre en effet.
4,7 milliards....
Pour finir, on a une évaluation du coût global pour l’Etat : 4,7 milliards entre 2020 et 2022 (y compris ou pas la prise en charge de la baisse des redevances de SNCF-Réseau.
Tout le problème pour l’observateur est de mettre une réalité concrète en face de ce jackpot (au demeurant modéré compte tenu des pertes probables de la SNCF).
Des indices existent cependant. On parle des lignes dites «capillaires» et du soutien à SNCF réseau « pour prendre en compte la compétitivité du fret dans la programmation de ses travaux ». En clair cela signifie que ça n’est pas parce que le fret ne paie pas grand chose pour utiliser l’infrastructure qu’il faut le négliger. Il faut donc imaginer ici qu’on pratiquera dans les calculs la prise en compte de recettes fictives (ou de subsides d’Etat).
Mais voilà. En face de l’ambitieux objectif, dont aucune déclinaison concrète n’apparait, on a que peu d’idées sur ce qui se passera pratiquement. N’en déplaise aux tenant du programme 4F ; on aurait pu doubler le montant du gros lot, ça n’aurait pas changé grand chose à la visibilité du plan de soutien.
Mais je suis naïf ! Le plan de soutien n’est pas une politique, un programme et encore moins une stratégie, mais semble la réponse, aux demandes de la SNCF, présentée comme une réponse aux objectifs gouvernementaux. Rien de plus.
P.S.