Projet de loi #climat et #transports de fret entre #inutile et #stupide ?

 Voilà des années que je peste contre les politiques de transport, mélange d’annonces sans effet concret et d’affirmation de principes contre productifs.  Eh bien, je pesterai donc une fois de plus avec le projet de loi sur le climat. Mais je ne m’y fais pas.  

L’objectif étant de lutter contre le dérèglement climatique et les émissions de CO2, le gouvernement a donc, à nouveau, plongé sa main dans la boîte à idées fiscales, en proposant la suppression du gazole professionnel et en offrant aux collectivités territoriales la départementalisation ou la régionalisation d’une Ecotaxe.  

Pourquoi donc ? Parce qu’une taxe est un coût pour les entreprises, censée être incitative, et une ressource dont on aura tout loisir de s’intéresser à la destination. 

Sur le premier point, on a plus qu’un doute, mais la certitude que ça ne sert pas à grand chose. Sans offre alternative  en quantité, en qualité et en coût - que l’on cherche désespérément  - la taxation produira le même effet qu’en Allemagne (avec la LKV Maut), elle ne déplacera pratiquement pas de trafic. Sur le second on devine que les autorités organisatrices que sont les collectivités territoriales, affecteront leurs recettes là où sont leurs compétences et où ils agissent sur l’offre : aux voyageurs. Chose déjà vue.

Pschitt ? 

Autrement dit on doit s’attendre à un nouveau texte n’améliorant guère les choses, mais alourdissant le coût du transport routier, déjà  bien plus taxés que le transport maritime ou aérien, et bien entendu fluvial ou ferroviaire, même s’ils consomment du carburant fossile. Que les transporteurs traduisent l’erreur d’analyse en volonté de nuire ou en idée fixe malfaisante il n’y a donc qu’un pas…Parce qu’enfin s’il ne comprennent pas l’obstination à taxer sans contrepartie, s’ils s’étonnent de l’absence de politique offrant aux opérateurs de transport des solutions « de rechange » crédibles, s’ils cherchent le réconfort d’une politique industrielle et infrastructurelle convaincante,  c’est qu’ils ont l’expérience des illusions passées et la connaissance des ordres de grandeur. 

Le secteur n’oublie pas l’histoire récente 

Car comment ne pas oublier le Grenelle de l’environnement, ou le Plan Gayssot, deux échecs cuisants mettent en lumière un mélange de fatuité et de grande naïveté mêlée d’incompétence de la part des gouvernants et de leurs experts.  Comment peut-on à ce point oublier les ordres de grandeur ! 

Savent-ils que pour être significatifs - baisser d’1/3 par exemple les émissions des poids lourds - il faudrait au moins 1200 trains combinés supplémentaires remplis à 100 % chaque jour… ce qui requiert autre chose, on l’a compris qu’une incantation doublée d’une incitation fiscale. Il faut, on l’a compris, une offre ferroviaire radicalement transformée, renouvelée, révolutionnée…On la cherche !

Savent-ils que sur les 33 milliards de véhicules km parcourus par les poids lourds en France, 1/3 sont le fait de véhicules étrangers ? Savent-ils que ces seuls étrangers transportent (en tonnes-km) près de 4 fois ce que transportent les chemins de fer en France !

Il reste en fait, à expliquer comment le miracle du transfert modal se réalisera par la magie de la fiscalité et de la « réforme ferroviaire ». Mission impossible.

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