#Carburants, #Corse : un rapport (ou deux) pour rien ?

 Corse Carburants un rapport pour rien ?


L’Assemblée de Corse s’apprête à discuter et peut-être à voter un texte sur la question des carburants. 
Auditionné par l’Autorité de Concurrence sur les dossiers « transport » j’avais exposé les questions auxquelles mes calculs n’avaient pas permis de répondre. Le rapport de l’Autorité n’a hélas pas répondu à toutes mes attentes. En effet, si dans l’ensemble les constats de l’Autorité vont dans le même sens que les miens, et ont pu préciser certains aspects, il manque toujours des informations essentielles pour comprendre le coût plus élevé du carburant en Corse, et surtout sa répartition.
Pour ne prendre qu’un exemple, on peut estimer (assez grossièrement hélas) le prix d’achat par les grossistes  de chacun des carburants distribués en station par les réseaux, et donc le comparer au prix dit « Rotterdam » repris pas l’UFIP (Union Française des Compagnies Pétrolières).  Publier ces chiffres et les expliquer serait un premier pas. Comment en effet, peut-on justifier de ce prix d’entrée sur le sol de Corse ? Il ne s’agit pas ici de suspicion, mais simplement d’un besoin de transparence, qui seule permet de faire la part des choses, entre ce qui se joue en Corse (maillons de la chaîne) au Dépôt pétrolier de la Corse (facile à calculer), et ce qui se joue en amont et pourquoi. 
On aurait aimé avoir ces réponses avant même de vouloir réglementer des marges et revendiquer une baisse de la fiscalité.  
Le parallèle que l’on veut faire avec l’outre-mer, et singulièrement la Réunion,  mériterait un regard critique. 
En premier lieu, l’Autorité de Concurrence nous rappelle pour la Corse que « la situation concurrentielle dans ce secteur est telle que le risque est réel que cet effort budgétaire supplémentaire - (elle parle ici de la baisse de la fiscalité envisagée) - ne soit jamais répercuté dans les prix payés par le consommateur final, mais capté par un surcroît de marge des opérateurs. »  On a donc un problème de transparence et la transposition des règles des outer-mer n’est pas une garantie. Par ailleurs un rapport d’information de l’Assemblée Nationale datant de 2008 sur les prix des carburants en outre-mer soulignait  qu’avec la réglementation ni la transparence ni le règlement des problèmes de fond n’ont été obtenus, concentrant pour ainsi dire toute l’attention sur les marges des détaillants, qui au final vendent pratiquement au même prix, ce qui dans certaines de nos micro-régions corses est chose faite ou presque, d’ailleurs.
On tourne donc autour du problème de base sans le résoudre : nous devons y voir clair pour agir (ou pas) en connaissance de cause. 



Patrice Salini

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