Ministère des transports : Avoir un nom ?

 



Il n’a pas échappé aux gens su secteur des transports que le gouvernement ne comprend aucun ministère affichant le mot  « Transports ». Et de souligner que « la mer » a son Ministre, tout comme la souveraineté alimentaire, mais pas les transports…


Rassurons nous d’abord. L’administration chargée des transports n’a pas été supprimée pour autant, et qu’on nomme ou pas un secrétaire d’Etat ou un ministre supplémentaire ne changera pas grand-chose.  Il est un fait que depuis les années 1970 et surtout 2007, il est courant de fondre les transports dans un ensemble plus vaste que celui qui depuis la troisième République s’appelait presque invariablement Travaux publics et Transports. On a dans un premier temps en 1966 remplacé les mots travaux publics par Equipement (Pisani), sans doute plus noble, et de temps à autres institué un ministère des transports (ou secrétariat d’Etat) de plein exercice, ou simplement « rattaché » au titulaire de l’équipement, parfois élargi à l’aménagement du territoire (Guichard). Mais c’est en 2007 qu’une nouvelle innovation se produit avec l’intégration des transports dans un ensemble plus vaste reprenant les mots d’écologie, de développement (durable), de transition écologique etc.. 

Je me souviens dans les années 1970 les secrétaires des « bureaux d’ordre » conservant bien utilement les vieux tampons et papiers à lettre espérant un jour pouvoir les recycler. En vain. L’administration changeait parfois de structure, mais les intitulés des ministères (et parfois les locaux des cabinets) bien plus souvent. 


On peut donc s’interroger justement sur ce mouvement historique qui nous fait passer des travaux publics (ceux concernant les infrastructures qu’on ne désigne donc pas directement), et des transports, à une vocation plus vaste mais éphémère  (équipement, intégrant l’urbanisme et le logement, puis l’aménagement du territoire), parfois le tourisme, à une intégration ou une dilution dans l’écologie et le developpement durable. Bien entendu l’administration, ses structures et ses missions ont fortement évolué, perdant à la fois sa boussole du « plan », ses armes (Fdes, FSIR, ..) ses boosters (DATAR, DGRST), et des domaines d’action (la régulation du secteur a bien changé). 

Mais il m’est toujours aussi difficile de faire la part des choses entre la communication, et la prise en compte d’orientations et de méthodes  nouvelles.  Fait-on plus et mieux en matière de transport en se fondant ou non dans tel ou tel ensemble ? Les directeurs se sentent-ils mieux armés ?  J’ai à vrai dire de gros doutes. Il semble en effet que de bonne politique il est difficile de faire sans un outil de réflexion et de planification fortement articulé sur la connaissance sectorielle, et sans précisément cet intérêt sectoriel. Après tout, tout, ou à peu près tout est soluble dans la transition écologique ou la cohésion des territoire, reste donc à savoir en quoi les « transports et les travaux publics » vont en être transformés, et si nous aurons une politique cohérente.  Et là, honnêtement, je n’en sais rien. 

P.S. 29/5/2020

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