#combiné rail route : subvention "au coup de pince" ou faux semblant

L'antenne revient sur les déclarations de la nouvelle présidente du #GNTC - Delphine André, sur la "subvention au coup de pince". 
L'article  - voir l'Antenne en ligne - rappelle en effet l'indignation du GNTC face à ce qu'il appelle  "une "spoliation" après la baisse de 30 % de l'aide au coup de pince décidée, de façon rétroactive, en mai 2014 pour les trafics réalisés en 2013". 
Pour les "anciens" du transport combiné, cette affaire est en effet curieuse. En effet, selon les dires de Delphine André : "L'aide est passée de 18 à 12 euros TTC",  ce qui équivaut à un "manque à recevoir s'élève à 12 millions d'euros (7,5 millions pour le ferroviaire et 4,5 millions pour le fluvial) soit, sur la base de l'année 2012, 7 à 10 % du chiffre d'affaires de nos membres".

Ces informations font ressortir deux choses  : 

  • La relative incohérence de la politique de l'Etat. L'affirmation d'une politique favorable au combiné, doublée par ailleurs de décisions - discutables - sur l'autoroute ferroviaire,  ne peut supporter des pratiques conduisant à des baisses rétroactives massives d'aides publiques. Cela affecte naturellement les résultats des firmes, mais singulièrement leur visibilité.
  • L'aide "au coup de pince", revient en fait à une subvention d'exploitation. Ce mécanisme consiste à vouloir compenser partiellement le surcoût du combiné, et en réalité les difficultés rencontrées pour le rendre intrinsèquement compétitif. La pratique que nous avions initiée en 1983, consistait au contraire à miser sur la prise de risque des opérateurs sur leurs coûts, dans un contexte ou les pouvoirs publics assumaient leur rôle en finançant des chantiers de transport combiné ou des investissements ferroviaires. 
Ainsi, bien que les professionnels annoncent le lancement de trains supplémentaires et une sorte de renaissance du combiné classique après des temps très difficiles, la question majeure qui se pose est bien de savoir où sont les priorités de l'Etat en la matière, et comment elles se manifestent.  La profession a besoin de visibilité. A ce prix elle peut prendre des risques. Mais l'innovation et la compétitivité intrinsèque du combiné ne peuvent résulter que de la rencontre entre une politique publique imaginative et la prise de risque des opérateurs et des entreprises ferroviaires. On peut penser que l'investissement public et le soutien à l'innovation sont de meilleurs leviers que des aides à géométrie variable. 

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