#Corse #DSP Maritime et #SNCM ou l’nsécurité juridique comme mode de gestion ?


La Collectivité Territoriale de Corse vient juste de voter en tordant le cou de projet de SEM territoriale de transport maritime, en adoptant la poursuite des versements à la #SNCM, et le principe d’une nouvelle DSP Corse-Marseille.
Une façon, sans doute, de rajouter un peu de complexité à la complexe histoire récente de la DSP et de la SNCM.


Le dossier dit de la SNCM ou de la #DSP maritime a une caractéristique propre, et même unique.  Sa complexité doublée d’une insécurité juridique permanente.

En gros, on savait depuis 1990 environ que le modèle économique de la SNCM n’était pas viable – ce que confirme d’ailleurs à merveille « en creux » la dernière interview du président du Directoire de la Compagnie (dans Transport Info, voir ). 
Or on s’est obstiné à le maintenir, voire l’agraver, tout en mettant en place une DSP contestée devant à peu près tout ce qui existe comme autorité judiciaire, administrative ou de régulation. On a – de manière fort douteuse – privatisé la SNCM, et passé la patate chaude à la Corse, qui a fait le dos rond. Un moment de l’histoire que l’actuel président de l’exécutif corse a eu tout loisir de contester dans un rapport parlementaire assez peu indulgent, ce qui n’a pas empéché la Collectivité Territoriale de renouveller la DSP dans des conditions tout autant constestables et contestées.
Une privatisation donc, et deux DSP qui ont généré une solide ardoise venant s’ajouter aux  pertes accumulées par l’entreprise. Ce qui n’a pas empéché les pouvoirs publics de nier l’évidence, et jusqu’à il y a peu de temps de refuser d’exécuter les décisions de justice. Ce qui naturellement ne peut pas ne pas avoir de nouvelles conséquences coûteuses.
Pourtant, au moment même où la Cour de Justice Européenne rappelle que « La récupération de l’aide (illégale) versée à la SNCM est immédiate et effective », la Collectivité Territoriale vote une disposition indiquant qu’elle continuera à verser les sommes dues à la SNCM au titre de la DSP en cours. 
Or il y a juste un mois, à l’Assemblée Nationale, le Président de l’exécutif avait
déclaré  «Le mois dernier, dans cet hémicycle, j’ai indiqué au Gouvernement que la Collectivité Territoriale de Corse n’avait pas le droit de continuer à payer la SNCM au titre de la Délégation de Service Public (DSP) et on m’a répondu par une argutie »
La CTC vient donc de prendre une décision que le président de son exécutif considère officiellement depuis le mois de mai comme illégale.
Il y a donc là les ingrédients « parfaits » pour conduire éventuellement à nouveau les pouvoirs publics (CTC, Etat…) devant la justice française et européenne. Alors que la cour de justice vient de rappeler que l’on ne peut invoquer dans cette affaire le risque de trouble de l’ordre public.  C’est en ce sens que l’on influe directement sur la suite, à savoir les conditions de «reprise» éventuelle de la SNCM, en les fragilisant, et la "solidité" de la future DSP en raison même du calendrier. La raison d’Etat peut finir par coûter cher.



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