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La relance du fret ferroviaire : Il est temps, mais ne nous trompons pas de méthode

La relance du fret ferroviaire Il est temps, mais ne nous trompons pas de méthode Soyons très clairs. Oui, je crois encore, mais pour peu de temps, à la possibilité de développer le fret ferroviaire.  Cela fait plus de 45 années que j’ai cette croyance, mais elle s’effiloche gentiment au cours des années. Trop de plans inutiles ou catastrophiques  qui devaient faire renaitre le fret ferroviaire de son marasme puis de sa chute inexorable ont aboutit au pire des résultats : le néant. Réformes législatives, projets ou annonces pompeuses, plans internes à la SNCF, n’ont pas réussi à produire autre chose que du ressentiment. Bref, Flop ! Or on continue. Après J.C. Gayssot et ses 100 milliards de tonnes.km (annonce de 2001), N. Sarkozy (2007) et son objectif assigné à J.L. Borloo d’augmenter d’un quart la part de marché du rail, on aura le Plan de K. Delli, et sa version francisée. Doit-on y croire cette fois-ci ?  J’ai, hélas, toutes les raisons de répondre non. Non, parce que si les re

Du bilan au devenir : De la santé aux transports, s’il faut reconstruire, c’est l’approche d’évaluation et de programmation, se redonner les moyens d’une intelligence collective.

Du bilan au devenir  : De la santé aux transports, s’il faut reconstruire, c’est l’approche d’évaluation et de programmation, se redonner les moyens d’une intelligence collective.  Voir le texte

#Covid19 lectures attristantes

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Troisième épisode de mes compte-rendus de lecture.  Au fur et à mesure de la crise du Covid19, je me suis pris d’une sorte de passion de lecture d’un type d’articles qui m’étaient inconnus : les articles publiés dans les revues scientifiques de médecine.  Honnêtement, il faut non seulement une grosse dose de curiosité, et la volonté acharnée de comprendre pour plonger dans ces articles indigestes. Non que les revues économiques soient toujours plus sexy (encore qu’ils parlent un langage qui m’est plus familier), mais avouons que le côté mécanique des publications, le plan strictement identique d’un article à l’autre, l’absence d’analyse critique des données produites, rendrait le moindre sociologue fort dépité.  Reste que cette lecture m’a fait découvrir de drôles de chose. • La première, la plus grave sans doute, la recherche « aveugle » de tests statistiques démonstratifs, sans questionnement véritable des données et de leurs biais.  Avec ce summum indubitable, l’étude publiée pa

Le brouhaha scientifique : La science, la médecine et nous.

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J’avais exprimé mon étonnement devant la violence des attaques contre le Professeur Raoult, et l’obstination de certains à opposer ce qu’ils appellent la science, aux vertus de l’observation et du soin.   En clair ce que nous disent certains médecins, c’est que face à un péril nouveau, il faut observer, tenter de comprendre et soigner au mieux, c’est à dire rétro-agir en fonction de ce qu’on observe et apprend (de sa pratique et de celle des autres).   A l’opposé, certains  chercheurs nous vantent les mérites des tests dits randomisés permettant de comparer l’effet d’un traitement, à... pas grand chose parce qu’il n’existe pas de traitement connu.  A partir de là, on oppose au « ça marche » des médecins, au « c’est pas prouvé » des prétendus chercheurs.  C’est un peu si, en économie, on avait dit au gouvernements : « Ah ! Non ! Vous ne pouvez tenter d’endiguer la crise (de forme nouvelle et inconnue) sans avoir testé votre politique contre un placebo fait de bonnes paroles, su

#Covid19, Articles et arguments « scientifiques ». Surprise, surprise

Je suis extrêmement surpris par la violence et les termes utilisés pour décrédibiliser le Professeur Raoult et les travaux de l’IHU de Marseille. Le profane que je suis regarde tout cela avec étonnement et s’interroge tout à la fois sur l’état du débat scientifique, et sur ses méthodes. Or nous ne sommes pas incapables de comprendre la nature même des travaux publiés et mis en avant dans un débat qui n’a plus grand chose de scientifique ni d’apaisé. En y regardant de plus près on s’interroge alors d’autant plus sur le radicalisme des propos de la presse, mais surtout de gens qu’on présente comme des scientifiques.  De la violence ! La critique se veut sévère, puisqu’on l’accuse de ne pas respecter les règles scientifiques, qu’on considère le traitement à base d’hydroxychloroquine (HCQ) comme « compassionnel » ( https://www.numerama.com/sciences/614708-chloroquine-les-graves-erreurs-scientifiques-de-la-methode-raoult.html ), tout en présentant l’étude Discovery comme

Crise du #Covid19, Crise de la représentation

Crise du #Covid19, Crise de la représentation  Lire le texte

Crise du Covid19 : Eclairage des choix et données statistiques

Crise du Covid19 : Eclairage des choix et données statistiques Il est assez facile de comprendre qu’une décision éclairée permet de diminuer massivement les risques d’erreur. Reste que l’éclairage consiste à la fois à disposer d’une image aussi précise que possible de la réalité, et d’être capable d’en « prévoir » l’évolution sous diverses hypothèses.  S’agissant du Covid19 cela revient à avoir une vision aussi claire que possible de la situation sanitaire, d’en comprendre les déterminants, et d’en évaluer l’évolution possible selon les stratégies choisies. Il est donc particulièrement utile de disposer de données « significatives », qu’elles proviennent de recensements des cas avérés de Covid19, d’hospitalisation (sous ses différentes formes) et de décès, ou d’estimations représentatives de ces grandeurs. Or la situation française (et mondiale) met en évidence deux imperfections majeures. Le nombre de décès du Covid19 n’a pas, d’un pays à l’autre, la même définition ni le même

Lettre à mes enfants (et petits enfants) Où quand le sentiment d’être râleur, et gauchiste s’efface devant l’évidence.

Patrice Salini 5 avril 2020 Lettre à mes enfants (et petits enfants) Où quand le sentiment d’être râleur, et gauchiste s’efface devant l’évidence.  Vous vous rappelez sans doute, et pour les plus jeunes, vous apprendrez sans doute que pendant les périodes de guerre, l’économie est largement dirigée, administrée, tant bien que mal par les Etats.  Un mélange, en fait, d’administration militaire centrée sur l’effort de guerre, et d’administration civile au service de cet effort, et chargée d’assurer à la population la satisfaction de ses besoins vitaux.  Après la guerre, dans de nombreux pays, cet apprentissage à grande échelle des méthodes de planification économique, donne alors lieu à la constitution d’outils de planification économique, internalisés ou non par l’Etat. Ainsi a-t-on créé en France le Plan sous l’égide de Jean Monnet nommé par Charles de Gaulle , ou la Rand aux USA. Mais passons. Il y avait derrière ce foisonnement d’idées, d’autant plus facilement accep

On a perdu notre boîte à outils collective

La crise du Covid19 peut effectivement nous amener à revoir largement nos politiques hospitalières et sanitaires. La critique sera forte, lourde, sans doute partagée entre fatalisme et sévérité.  Mais ce qui me semble encore plus important concerne l’organisation des pouvoirs publics.  Il est temps de redécouvrir la pertinence de pratiques aujourd’hui disparues ou celle de nouvelles approches.  La nécessité de la planification  s’est évanouie.  La disparition du Plan en France, après une phase de remise en cause sous la pression des libéraux, nous a fait perdre plusieurs dimensions majeures : La capacité d’organiser l’action publique autour d’objectifs prioritaires et dans le cadre d’une programmation (financière mais pas uniquement). Et dans le même temps on nous abreuve de « plans d’urgence » conçus à la hâte pour faire face à l’imprévoyance. La réflexion prospective autour de scénarios (donc la prise en compte des risques)  a elle aussi été délaissée. Au nom du doute et