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#Transports : #Moi #Président

Dans sa tribune "Full Ace" de Transport Info du 13 janvier, Alain Bréau, ancien président de TLF  @ UnionTLF , et de Mory,   énumère ses cinq dossiers prioritaires  si "lui" président devait décider des orientations relatives aux transports. 1.Le premier, que j'approuve, consisterait à revisiter les programmes d'infrastructures fort discutables décidés des dernières années (certains TGV, le canal Seine Nord, Lyon-Turin) auxquels on pourrait sans doute ajouter le nouvel aéroport de Nantes. Il préconise l'abandon. Sans doute le faudrait-il, non sans faire une vraie et réelle évaluation pluraliste et contradictoire. Après tout mieux vaut un bon débat qu'une décision erronée.  J'ajouterai que si l'on veut abandonner les "mauvais projets" , on peut raisonnablement étudier et promouvoir les bons : les enjeux technologiques par rapport à l'avenir des transports méritent sans doute de l'audace et de l'argent public. Bref po...

#infrastructures, #présidentielles : Qui a un plan ?

Les partisans des politiques de relance ou du soutien à la compétitivité des territoires nous parlent tous d’infrastructures, qu’il s’agisse de numérique, de routes, de rails, de ports/aéroports et de voies d’eau.   L’idée est que quand on dépense dans ces domaines, l’effet sur l’attractivité des territoires et la croissance est positif, sans compter les fameux effets induits liés à l’investissement consenti indépendamment de leur utilité propre. A vrai dire, les spécialistes des transports sont bien partagés face à ce regain d’intérêt par rapport à leur domaine de compétence. Jetée aux orties, la planification et les schémas directeurs ne renaissent ainsi qu’en rêve de leurs cendres. Car en la matière la réalité n’est généralement pas bien rationnelle. En pratique imaginez une sorte de conteneurs à projets (plus ou moins avancés, et promus par tel ou tel opérateur, constructeur ou lobby). Des piles de projets. Eh bien, fidèles au « garbage can model » (la poube...

#Corse Approvisionnement en gaz : un rapport critique

Le rapport du CGEDD et du Conseil Général de l'Energie (n° 010736-01 - CGE n° 2016/18/CGE/SG) sur " l'approvisionnement en gaz naturel de la Corse"   vient opportunément souligner les limites - économiques, juridiques voire techniques, du projet d'approvisionnement tel qu'il est actuellement prévu.  Non seulement son coût - qui devra in fine être pris en charge via la CSPE ( Contribution au service public de l'électricité ) - est  considérable, mais les choix techniques opérés sont discutés dans le rapport. L'utilité d'un gazoduc y est en particulier discutée.  Bref un rapport à lire et à placer au sein du débat territorial, en ce qu'il pose de bonnes questions.  On notera au passage quelques  grossières inexactitudes (comme cette - seule - carte du rapport) mais qui n'affectent pas vraiment le raisonnement.  Lire :  http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/010736-01_rapport_cle26d11f.pdf

#150 ans de politique des transports

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#Ubérisation de l’économie : ne mélangeons pas tout.

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La création d’entreprises, et singulièrement d’entreprises individuelles et de micro-entreprises, a considérablement augmenté depuis le début des années 2000. On est passés d’un rythme annuel de l’ordre de 220 000/an entre le milieu des années 1980 et 2000, pour atteindre une moyenne   proche de 550 000/an depuis 2010.  Cette forte dynamique est liée à l’explosion de la part des entreprises individuelles, alors que précédemment celle-ci reculait régulièrement. Ce mécanisme découle de plusieurs ordres de phénomènes L’un d’entre-eux, bien connu, correspond à la demande croissante des services dits de proximité, et à leur réinsertion dans l’économie marchande et légale à la suite de mesures de nature fiscale. Des domaines comme la santé, l’économie sociale, voire l’enseignement, prennent  une part croissante des créations de micro-entreprises pour en atteindre actuellement autour de 17 %.   Les services en général demeurent le secteur principa...

Uber Freight révélateur de notre imprévision

Avec l'annonce du lancement d'# Uber-Freight , un scénario à peine envisagé il y a encore peu - la combinaison entre une plate-forme et des véhicules autonomes (mais pas seulement) - est en train de prendre corps.  Ainsi, le transport routier en général - de passagers comme de fret - pourrait être globalement révolutionné en transférant l'organisation des transports à des plate-formes (donc à des algorithmes) et la transport effectif à des automates.  Or ces idées sont en germe dans des recherches depuis de nombreuses années. Leur relecture me semble mettre en évidence plusieurs éléments forts :  On doute généralement de la capacité d'une innovation à se muer en start-up, puis à conquérir un espace économique suffisant pour fonctionner dans l'économie réelle. Concrètement du laboratoire à Uber il y a qu'un pas et non un fossé infranchissable ;  ce que l'on a peu anticipé. Lorsqu'une innovation majeure intervient, on imagine généralement sa diffus...

Taxis, VTC, LOTI, etc... De l'imprévision à la résolution, toujours partielle, des conflits

Taxis, VTC, LOTI, etc... De l'imprévision à la résolution, toujours partielle, des conflits Il y a 20 ans une de mes étudiantes créait un service de "shuttle" aéroports. Elle répondait à un besoin identifié de mise à disposition de et vers les aéroports de véhicules sur rendez-vous. Avec à la clé une adaptation précise à la demande (nombre de places, volume de bagages etc..). Le marché était difficile, les marges étroites, et les rapports déjà compliqués avec les Taxis. Le support technique de la prestation était à l'époque une combinaison de téléphonie portable, d'internet (pour les clients lointains), et de dispatching au siège de l'entreprise. Ce que révélait cette expérience c'est à la fois l'existence d'un marché (une demande différenciée), une absence d'offre de la part des taxis traditionnels et le dépoussiérage nécessaire des activités dites alors de la grande et de la petite remise. Il était en effet évident que le téléphone portable e...

#Lyon-Turin : Le traité autorisé... mais est-on sûr de ce que l'on a décidé ?

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Lyon-Turin : Le traité autorisé... mais est-on sûr de ce que l'on a décidé ? L'Assemblée Nationale a donc "autorisé" le gouvernement à approuver " l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République italienne signé le 24 février 2015 pour l’engagement des travaux définitifs de la section transfrontalière de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin".  La décision formelle vient clore un long processus de 20 années qui aurait dû permet tre une analyse approfondie du projet, un débat pluraliste fondé sur une évaluation pluraliste et contradictoire. Or, le projet, évalué officiellement à 9,6 milliards d’euros courants à terminaison pour la section transfrontalière, est loin d'être une opération secondaire.  Ses objectifs essentiels sont au nombre de deux : - offrir une nouvelle capacité pour le fret ; - permettre des gains de temps pour les voyageurs. L'un des arguments principaux tourne autour de la sa...

Dynamique des Systèmes : décès de Jay W. Forrester.

Jay W #Forrester (1) vient de décéder à l'âge de 98 ans. C'est la disparition de celui qui a "inventé " la dynamique des systèmes ", et inspiré une approche novatrice de l'économie. Pour lui, non seulement les économistes académiques ont échoué dans leur tentative d'expliquer convenablement ce qui se passe dans le monde réel, mais en abandonnant l'observation au profit de conceptions abstraites et de modèles linéaires, s'en sont éloigné ces dernières 50 années (conférence de 2003, New-York). Sa conviction était simple : " Je crois que l'économie doit revenir à des théories basées sur l'observation du monde réel, puis tester et améliorer ces théories dans les modèles de simulation."   Et c'est dans cet esprit qu'il développa des outils : la " dynamique des systèmes" . Son succès fût hélas éphémère ou modeste en France - trop économétrique sans doute, et aimant la "mono-rationalité" -. _____________...

Les transports, la politique et nous

Les transports, la politique et nous Il y a un peu moins de 5 ans (avant les #présidentielles) je publiais dans Transport Info (alors hebdomadaire), une série d’articles exprimant mon scepticisme sur la possibilité de voir émerger et mis en œuvre une politique des transports cohérente en France.   Les raisons en sont tout autant institutionnelles que sociologiques et liées à l’organisation de la vie politique dans notre pays. Je n’y reviens pas. Ce qui me frappe c’est hélas le fait que peu de choses évoluent dans ce domaine. Ainsi, on passe souvent bien plus de temps à opérer par petites touches, qu’à mettre en œuvre une politique d’ensemble , en se cachant parfois derrière des contraintes extérieures ou budgétaires et en faisant preuve d’absence d’imagination.   On s’attache à déminer, à tenter de réparer, parfois à défendre ou protéger, de temps en temps à libéraliser, et jamais à concevoir une politique d’ensemble reposant sur une bonne adéquation entre les ob...