Articles

#Corse #Maritime, Test de marché : Nouvelle page, mais laquelle

UNE NOUVELLE PAGE DE LA CONTINUITÉ TERRITORIALE MARITIME CORSE EST EN TRAIN DE S’OUVRIR… Un moment historique Il est clair que le moment est historique. La Corse peut enfin se débarrasser de ce qui fût une histoire tumultueuse, agitée, et couteuse de la continuité territoriale. Agitée parce que juridiquement contestée et conflictuelle. Alors oui, après avoir, stabilisé la situation – qui nous laisse cependant une drôle d’hypothèque avec les suites des DSP illégales, et les demandes d’indemnisations – la collectivité peut repartir dans une logique claire et saine. Ce qui ne préjuge en rien du contenu du service public éventuel, mais implique rigueur, non-discrimination et cohérence. Une nouvelle page s’ouvre donc. Nouveau cadre La chose est simple. L’Office des Transports a lancé un test de marché répondant aux principes découlant du droit européen, devant mettre en lumière s’il existe ou non un besoin de service publicet si oui lequel. Or c’est bien à partir de là que...

#SNCF : La réforme ferroviaire, nécessité, vision et histoire

Image
La réforme ferroviaire, nécessité, vision et histoire L’histoire des politiques des transports, et singulièrement celle des chemins de fer, met en scène une étonnante fréquence de réformes, dès lors qu’on observe les choses dans la durée. Et l’approfondissement de la politique commune des transports (puis du marché unique) n’a fait que prolonger cet étonnant mouvement. Nécessité et vision Les évolutions politiques – et donc financières, organisationnelles et juridiques – reflètent généralement une nécessité (généralement financière) et une vision organisationnelle.    Aujourd’hui par exemple nous avons à régler semble-t-il à la fois un problème de financement à long terme (d’où la question de la dette) en lien avec une insuffisante rentabilité et une compétitivité fragile. La vision c’est celle de l’ouverture des réseaux (nationaux et monopolistes) à la concurrence d’exploitants. L’histoire Or l’histoire nous enseigne deux choses.  ·      ...

#SNCF #Transports : Des transports et de la politique disruptive

Des transports et de la politique disruptive  C’est entendu. Le propre de la politique du Gouvernement c’est de devoir être  « disruptive ». Dans l’esprit de son « grand inspirateur », il s’agit bien de rompre, et le plus vite possible, avec des pratiques anciennes, ou plus généralement avec les politiques anciennes. Nouveau regard, nouvelle méthode, nouveaux objectifs.   En fait ce qui frappe c’est n’est pas tant cette envie de changement – le propre des élections c’est de le permettre – que cette  valorisation de la rupture . Ce qui compte alors ce ne sont pas les nouveaux objectifs, la nouvelle vision ou même la nouvelle méthode, c’est le fait de rompre. Finalement le qualificatif l’emporte sur le contenu. Quand une concession sur un rapport fait office de négociation… Ainsi en est-il de la réforme de la SNCF. Disruptive, l’approche même de la réforme l’est. On a cru un instant qu’un traditionnel rapport technocratique allait se s...

L’innovation dans les #transports : Pas facile pour le #fret #ferroviaire

L’innovation dans les transports : Pas facile pour le fret ferroviaire ! L’innovation en transport joue un rôle majeur, contrairement à ce que supposent certaines approches, dans la répartition des trafics, mais aussi ce qu’on appelle leur induction, c’est à dire la création d’une « nouvelle demande ». Paradoxalement c’est le point le plus faible des travaux prospectifs. Et l’innovation ne concerne pas que les moyens de transport, mais aussi la gestion des circulations de trains, bateaux, véhicules routiers ou avions et l’infrastructure elle-même.  Fabriquer une offre compétitive c’est souvent  « à la fois » innover dans les différentes dimensions : les infrastructures, les moyens de transport et le management des flux. Et il est certain qu’un vrai saut qualitatif demande une innovation globale sur plusieurs registres.  Or, selon les modes, les processus relèvent de décisions plus ou moins décentralisées, de firmes plus ou m...

#SNCF : Tous perdants ?

SNCF : Tous perdants ?   Les grèves de chemin de fer se rangent en deux catégories. On a tous en mémoire celles qui ponctuent les « changements de service » mal négociés sur les lignes problématiques. Celles, aussi, qui jadis, concernaient des modifications d’organisation interne.  C’est une première catégorie dont le fait générateur est interne à l’entreprise.   Une seconde catégorie tient à des évènements extérieurs. La grève actuelle en fait partie, comme celle de 1995, ou encore celles qui ponctuaient les réunions du conseil transport à Bruxelles. Ces grèves ne peuvent donc trouver de débouché soit dans l’absence totale de résultat (échec revendicatif), soit dans la négociation d’un compromis. Grève du deuxième type La situation particulière actuelle est que le mouvement de grève découlait d’un projet d’ensemble, initié par un rapport relativement technocratique et passablement maladroit, doublé d’annonces de décisions...

#Réforme #SNCF : le bug idéologique

Le gouvernement français a voulu modifier radicalement les règles sociales. Partant, il a prôné un système où l'accord d'entreprise prédomine. De même, il explique qu'il faut que la SNCF devienne une entreprise à part entière, débarrassée du statut d'EPIC, et de celui de ses agents. Or, chaque jour qui passe met en lumière un énorme bug : le gouvernement, si prompt à expliquer qu'il fait ce qu'a promis Emmanuel Macron, montre chaque jour qu'il ne veut aucunement assumer ces transformations. L'exemple de la commande de TGV annoncée par M. Le Maire, est un premier exemple accréditant qu'on ne va pas profondément changer le rapport Etat-Sncf. Le second exemple est celui de la concertation menée sur la réforme. Le gouvernement la mène, en dissimulant une partie du dossier (fret, dette, etc..), et en ne négociant pas véritablement. Au surplus, les négociations de la convention collective et de l'éventuel accord d'entreprise se substituant au ...

#Fret #SNCF : il est peut-être temps de réfléchir non ?

Image
On a donc décidé de filialiser Fret-Sncf.  Avec quel contour, quel projet, pour quoi faire ?  On ne sait pas vraiment, et du coup on se concentre sur la forme (filiale ou pas), ce qui mène tout droit à la question : "mais pourquoi donc ?".   Or tant qu'à faire on pourrait quand même prendre le temps de réfléchir.  D'abord parce que l'UE s'est donnée des objectifs ambitieux ( faire en sorte que  50 % du transport routier de passagers et de fret  sur moyenne distance s'effectue par voie ferrée et par voie navigable d'ici 2050). Curieux objectif d'ailleurs qui vise plus le mode (route, rail etc..) que ce qu'il consomme (énergie) ou émet (pollution, Co2 etc..).  Mais admettons.  Un tel objectif demande des transferts massifs de parts de marché. Or ils ne sont possibles qu'en transformant radicalement le rail. Dans mon petit livre sur le renouveau du fret ferroviaire je rappelais  qu'il fallait donc renouveler considérablement la con...

#Grève #SNCF #Borne : L'illusion des certitudes

L’illusion des certitudes J’ai comme une impression de voir un film déjà vu. Celui où l’on hystérise les débats, oppose les acteurs avant même de discuter. Ainsi en est-il dit-on du « dialogue social » en France. On découvre chaque jour les ravages de l’arrogance de notre technostructure qui désormais a plus de pouvoir que jamais. Le fameux « en même temps » macroniste se décline sur un nouveau mode : « techno et en même temps ministre », là ou jadis les ex-technos polyvalents devaient faire un minimum d’initiation politique via la conquête électorale locale, nous avons maintenant des technos pur-sucre. Mais passons. La question ferroviaire est pourtant centrale . Commençons par les « oui ». Oui, il faut rénover, réorienter stratégiquement, mobiliser, moderniser souvent… changer peut-être de modèle économique ou technique pour certaines activités, et régler le problème de la dette et de la capacité de financement de Sncf réseau...

#Intelligence-Artificielle : Com' ou politique ?

#Intelligence-Artificielle : Com' ou politique ?  Le rapport Vallini veut inciter à faire de l'Intelligence Artificielle une priorité pour la recherche, la formation, l'innovation et le développement. Qui peut être contre ? Personne ! Mobiliser autour de thèmes désormais non seulement à la mode, mais faisant déjà l'objet d'investissements fabuleux de grandes entreprises, et d'Etats, semble en effet la moindre des choses. Soyons également beaux joueurs, et soyons pour. Jouer sur la communication, cependant, dans un monde où la "durée de vie" de l'information est très courte, est de faible influence. On en parle, certes, on fait du buzz... mais on attend des actes ! Donnons acte qu'on nous les annonce.  Attendre donc ?  Eh bien non, parce que, pour le domaine que je connais un peu, celui des transports, nous sommes non seulement très loin du compte, mais que tout se passe comme si nous n'avions pas, dans le passé non seulement inno...

#Aéroports-de-paris (#ADP) à vendre ? Plein de questions à se poser en dehors du "prix"

Image
La volonté de vendre Aéroports de Paris (ADP) ne fait plus guère de doutes.  Or, si pour tout un chacun la vente de l’entreprise est un simple changement d’actionnaire de celui qui exploite les aéroports parisiens, la réalité est bien différente. En premier lieu, ADP – 3,6 milliards € de CA en 2017 – ne tire que 50 % de ses revenus de l’activité aéroportuaire (1,8 milliards €). Loyers, revenus tirés des commerces, ingéniérie et revenus internationaux complètent le portefeuille d’activité, à l’instar du revenu tiré de TAV le gestionnaire aéroportuaire turque désormais au rang des filiales. A noter, le groupe Air France apporte environ 44% des recettes aéroportuaires. ADP dans le Monde En second lieu, l’activité aéroportuaire fait l’objet d’un contrat de régulation avec l’Etat – le dernier court jusqu’en 2020 – ce qui revient à encadrer l’activité et in fine fixer une rentabilité aux capitaux engagés.   Autrement dit, vendre aujourd’hui ADP c’est en nécessaireme...